Popincourt a un rêve anglo saxon. Il n’est sûrement pas le seul mais lui, le réalise et fabrique sa dimension rien qu’à lui. Juste pour cela, le disque vaut le coup d’être écouté. Réécouté. Encore et encore.
Car, à la première écoute, on est un peu sceptique en entendant une voix un peu fluette, parfois maladroite mais entourée de charmantes mélodies. Popincourt ferait presque peur: serait il à la hauteur des aînés qu’il veut célébrer?
Multi instrumentiste, Popincourt est un petit malin. Il aime le rock de Big Star et tout ce qui en a découlé comme le Teenage FanClub ou The Posies. D’ailleurs on croise à la basse un ancien de cette formation, l’excellent Ken Stringfellow.
Le premier morceau montre donc le talent et les envies de Popincourt. On est effectivement dans un rock élégant qui n’oublie pas d’être rythmé et costaud. Il met en musique des petites histoires contrariées. Il y a quelque chose de primaire dans cette écriture si vive. Cela se révèle plus subtile dans un second titre, plus velouté où les cuivres semblent s’inspirer de Bertrand Burgalat, défenseur d’une pop soyeuse en France.
En tout cas, il fait un joli rêve à travers sa nouvelle dimension qu’il propose entre rock adolescent et groove ouaté. On oublie les menus défauts. Le chanteur met toute son âme dans ses compositions. Cela forme un tout assez réjouissant où les guitares sont claires et les refrains, variés. La voix finit par nous séduire. Ouvert, il rappelle un peu Paul Weller. Encore une référence qui vaut de l’or!
On apprécie les petites touches, vraiment délicates (ce qui est assez rare dans la production actuelle) de funk qui donne de la couleur à un ensemble qui fait le pont entre la perfide Albion (plus perfide depuis quelques jours) et une Amérique juvénile, en perpétuelle recherche d’innocence. Ce petit Frenchy est à suivre. Un vent de fraîcheur. En été, c’est pas mal!
Jigsaw – 2016