Allez hop! Les beaux jours reviennent. Les campagnes se mettent à chanter. Les bardes folk sortent de l’hiver. En Ecosse, il y a visiblement une bonne école de troubadours!
Aaron Fyfe n’a pas honte de tous le clichés du folkeux européen qui pleure la nature, l’amour et chante la vie avec toutes ses misères. Son premier morceau de son premier effort se nomme « feux de camp » ce qui montre toute la bonne volonté du chanteur à ne pas s’éloigner des stéréotypes. Il les apprécie. Il les met en valeur indéniablement.
On a bien supporté les complaintes de Damien Rice ou la mélancolie de Piers Faccini. On semblait vacciner contre toutes les chansons qui sentent la chlorophylle et la tristesse. La folk music, avec ses song-writers ténébreux, barbus, en bretelles et capables de souffrir au moindre refrain, paraissait un peu figée ces derniers temps.
Aaron Fyfe s’en tire bien. Il y a bien de l’émotion dans ses chansons douces et acoustiques. Sa voix est sincère et le petit accent écossais apporte une touche de fraîcheur. Il n’y a rien de transcendant dans sa musique mais c’est fait avec honnêteté et cela s’entend sur les dix titres qui se valent tous.
L’homogénéité de cet album prouve qu’il a été réfléchi. Pour un premier essai, on est indulgent et le chanteur impose ses qualités d’écriture. Aaron Fyfe va devoir en découdre après cet hommage à sa musique favorite pour sortir du lot!
Tentman – 2015