Au coeur d’un combat, dans l’intimité d’un couple, 120 battements par minutes entame une danse magistrale face à la mort!
Nathan découvre Act Up, association militante et rageuse. Jeune homme posé, Nathan découvre des personnes en colère. L’état fait le minimum pour la lutte contre le sida, cette maladie qui ravage tout sur son passage. Il rencontre des hommes et des femmes qui férocement viennent rappeler la nécessité du combat contre la maladie. Il est rapidement attiré par un beau brun aux yeux clairs, Sean…
Scénariste de Laurent Cantet, Robin Campillo se souvient. Le film a tout du devoir de mémoire. Il décrit la méthode de la célèbre association qui a marqué les esprits dans les années 90 avec des coups médiatiques plus ou moins provocants. On trouve là, la petite limite du film: il est un peu répétitif entre les rendez hebdomadaires de l’association, les gay-pride et les actes militants.
Ca rythme en tout cas une seconde histoire, intime: celle d’un homme qui vit pleinement et un autre qui s’avance vers la mort, irrémédiablement. Il faut donc profiter des moments d’euphorie et des soirées dansantes. Il faut oublier le poids de la maladie, son imposante violence et son attaque en règle des corps et des esprits.
Les deux comédiens principaux sont formidables. Face à l’horreur de la réalité, Campillo comme dans ses oeuvres précédentes profite d’une certaine froideur, d’une crudité réelle pour permettre paradoxalement une vraie empathie et une interrogation simple sur l’humanité.
Regard clinique sur une situation, le film se montre plus sensible pour suivre une relation d’amour, forcément détruite petit à petit. Face au désespoir, le cinéaste célébre l’amitié, l’amour, la fête et le partage. Il rappelle toutes la dignité des victimes et des combattants d’Act Up. C’est un film humaniste, nécessaire en ces temps d’individualisme forcé, et un très beau film romantique. La fiction au service de l’histoire: c’est là, que l’on aime tant le septième art!
Avec Nahuel Perez Biscayart, Arnaud Valois, Adèle Haenel et Antoine Reinartz – Memento films – 23 aout 2017 – 2h20