Une découverte pour moi que cette auteure, Anne Villemin-Sicherman, qui écrit là son neuvième roman.
1803, Nuit de la femme, semble le point de départ d’une nouvelle série policière dont la principale protagoniste est Victoire Monfort, sage-femme sous le Consulat, épouse d’un commissaire de police dans la région de Metz, ville natale et de fonction de l’auteure.
On sent immédiatement que la fonction de sage-femme n’est pas inconnue de l’auteure, et pour cause, elle a traversée toute sa carrière comme gynécologue. A cette expérience s’ajoute l’historienne grâce à laquelle ses romans foisonnent d’informations propres à positionner le lecteur en contemporain de l’action, dans ces temps perturbés d’après la Révolution et les années terribles de la Terreur.
On apprend tout au long des pages la volonté de Bonaparte de redresser un pays blessé en opérant un tri dans les décrets promulgués pendant la période troublée, de séparer le bon grain de l’ivraie pour faire de la France un pays moderne, sûr, besogneux, industriel. Pour autant, les ennemis sont nombreux, à commencer par les royalistes fidèles de l’Ancien Régime.
L’inquiétude règne toutefois, le chef de l’État est un chef de guerre.
Au-delà de l’enquête policière elle-même, assez bien ficelée, c’est le quotidien des personnages à l’aube du dix-huitième siècle qui retient véritablement l’attention. Il fourmille de mille détails parfois amusants, d’autres surprenants, en tous les cas passionnants, propres à nous prendre par la main pour battre le pavé aux côtés des acteurs.
Un seul bémol, une écriture trop léchée, peut-être pour coller au phrasé de l’époque, ce qui ne m’empêchera pas de m’intéresser aux autres volumes.
Paru le 02 février 2023
chez 10/18
306 pages / 14,90 €