Un court roman habile et bien écrit qui, en nous faisant les intimes de quelques passagers d’un wagon de RER, nous bouleverse imparablement à la seconde où le drame survient.
Cet après-midi-là, à 17h43, le RER Zeus doit déposer Sandrine sur le quai de la station Gare de Lyon. Gabriel sera là pour l’attendre. Si, effectivement, Sandrine est dans la troisième voiture en partant de la tête et qu’elle descend à sa rencontre, leur vie commune pourra continuer comme avant, mieux qu’avant, pour toujours. Mais si Sandrine choisit de ne pas venir, Gabriel saura qu’elle est déjà chez eux en train de faire ses valises. Il ne rentrera pas pour lui laisser tout le temps dont elle a besoin pour refermer ces années de vie commune.
Gabriel arrivé tôt, pour se donner le temps de repenser à leur histoire, a cet amour qui s’est émoussé. Mais le temps passe et Gabriel guette maintenant l’arrivée de Zeus. Trac, le train précédent, est passé. Zeus s’apprête à entrer à son tour en gare. Il reste dix-neuf secondes avant la tragédie…
En mêlant étroitement un terrible suspense dramatique (que va-t-il se passer au bout de dix-neuf secondes lentement égrénées ?) et une puis plusieurs histoires intimistes et privées, 02
En grand horloger céleste, il décompte les dix-neuf secondes capitales en autant de courts châpitres qui sont le reflet des pensées de ces passagers qui roulent vers leur destin. On se prend d’affection pour la jeune Sophie qui court vers Ludo, son amoureux, ou d’anthipatie pour Gilbert avec sa malette et ses plaisirs malsains. On se dit qu’Emmanuel est un type plutôt sympa et que la pauvre a peut-être raison de se détacher de Francis pour les beaux yeux de Gérard… Rien de bien important en somme, sauf que ces petits riens vous mettent par terre quand survient le drame. Nous sommes bouleversés par la destinée de ces inconnus qui ne le sont plus tout a fait. Pierre Charras nous a piégé, nous a ému…
145 pages – Folio