Avant d’être accusé de supprimer l’humour sur France Inter, Philippe Val disait des horreurs réjouissantes avec son ami Patrick Font. Un cinglant souvenir !
Philippe Val, ancien rédacteur en chef de Charlie Hebdo, est devenue le directeur de France Inter sous Sarkozy. Puisque le président de la république avait décidé des personnes responsables des médias français, Val fut accusé d’être le bras armé de Sarkozy pour taper sur cette chaine radio connue pour sa tendance gauchiste. Brr, les vieux clichés ont la vie dure.
Philippe Val arrêta les chroniques de Stéphane Guillon et Didier Porte. Il aurait eu un problème avec l’humour satirique. Pourtant, il ne faut pas oublier que le directeur de France Inter fut un chansonnier corrosif dans les années 70 et 80.
Le pouvoir l’aurait il rendu hermétique à la gaudriole virulente? Car il fut doué, accompagné de son camarade Patrick Font. Les deux hommes aimaient beaucoup jouer ensemble. Ils chantaient les espoirs de vieux hippies effrontés et leur haine de la société giscardienne.
Pendant que Font joue sur la nostalgie avec une paillardise typiquement gauloise, Val se faisait plus amer mais tout aussi enclin à se moquer du pouvoir et ses représentants. Ils critiquaient donc la classe politique, la société de consommation et toutes les magouilles qui faisaient la une des journaux.
Font faisait réellement le chansonnier (il travaillait avec Thierry Le Luron) tandis que Val grattait sur sa guitare des chansons engagés au charme très seventies. Ils régalaient le public avec des sketchs tout en improvisation où ils se chamaillent en tapant sur tout le monde. Ce volume deux des « 20 ans de finesse » (il en existe 4) est un régal, un polaroïd de cette époque et de ces révoltés qui usaient des mots pour chatouiller la société.
Le passé de Val est donc sulfureux. Drôle. Moins politique qu’il y a quelques mois. On préfère ce souvenir.