Un disque qui sent fort le pipi et les fins de soirées arrosées. Avec un titre comme English Tapas, il ne faut pas s’attendre non plus à de la grande finesse ? Et Alors ?
Si vous croisez le chanteur Jason Williamson et son complice Andrew Robert Lindsay Fearn, c’est que vous êtes sûrement en train de finir une soirée digne de ce nom au fin fond d’un pub sordide qui sert de la bière tiède avec de la viande saoule partout autour de vous. Ces deux-là ne fréquentent pas la haute société londonienne. Ils aiment les faubourgs craignos, les lads de tout poil et réinventent tout simplement le punk.
Jason Williamson rappelle avec sa voix agressive celle de Shaun Ryder, autre détraqué de la musique anglaise. Il rappe comme il peut mais il sait que ses paroles visent juste. Il n’aime pas grand monde et le fait savoir avec un rap minimaliste, une pop baroque et des idées anarchistes.
Avec Sleaford Mods, tout le monde en prend pour son grade. La société de consommation, les politiques, les pauvres, les riches, la bouffe, rien n’échappe au radar de Williamson, qui met toute son énergie dans sa colère, entière et sans limite.
Ce n’est pas une sinécure. Le disque nous met sur les rotules mais il a le grand mérite d’être original. On n’écoutera pas cela en boucle mais on apprécie cette vigueur épurée et rentre dedans. Il s’agit du neuvième album. Ils sont passés dans une maison de disque plus confortable mais leur musique continue de bousculer et cogner.
C’est du punk nouvelle génération. Avec leurs gueules cassées, les deux lascars nous en mettent plein les oreilles. Avec pas grand-chose, ils font une sorte de montagne d’art brut… de décoffrage ! Une découverte qui vous mettra KO
Rough trade records – 2017