Ca y est. L’heure d’hiver a fait son carnage sur notre morale. Petite journée pour un petit spleen latent. Le mois de novembre nous plonge dans la fraîcheur et ramasse les dernières feuilles mortes. L’été indien a été décimé pour de bon. Si vous avez le sourire, vous pouvez tenter l’écoute du dernier disque de The National!
Car les gaillards sont aussi joyeux que des employés de la morgue. La très belle pochette de leur dernier album montre à quel point on peut compter sur eux pour redonner un peu de pêche et nous amener vers la lumière. En tout cas, ils ont la flamme. Elle semble revenue.
Le groupe, avec deux frateries à l’intérieur et un chanteur qui se prend pour un anglais, tournait un peu en rond sur ses derniers efforts. On doit reconnaître que la pause de quatre a fait du bien à tous. On redécouvre un groupe inspiré qui refuse la facilité!
Ils ne mangent toujours pas de clown et imagine bien leur musique dans la veine de l’art rock. Tout cela est très sérieux. Ils viennent de Brooklyn mais on les imaginerait comme des cousins qui font la tronche des Anglais d’Elbow. Comme ces derniers, la mélodie est d’une richesse qui semble sans fond. C’est très intellectualisé mais cela tourne toujours autour de la musique et rien d’autres!
Certains trouveront cela soporifique. Ce n’est pas faux. Mais bon on vous a prévenu: c’est un disque d’hiver. Les musiciens aiment l’élégance et s’appliquent à créer une ambiance. C’est déjà ça. On pense un peu à Radiohead parce qu’ils tricotent avec des sons et des instruments plus classiques. Ils sont moins doués. C’est sûr.
Mais un album de saison fait toujours son petit effet. Il accompagne nos pensées et rythme nos journées. Il saupoudre un peu de création sur une certaine morosité. C’est une bande son idéale pour le mois novembre, souvent le plus sinistre. Avec leurs créations mid tempo, The National nous arrache tout de même à toute cette tristesse. Et ce n’était pas gagné!
4AD – 2017