Depuis quelques jours vous avez constaté que le réfrigérateur se remplit à votre insu…de liquide mousseux et amer, et tiens, en ouvrant la porte du congélateur, vous avez failli recevoir quelques pizzas surgelées sur les pieds , dans la salle de bains traîne un maillot lycra odorant et coloré…nul doute possible, Jules a repris son entraînement très spécial, le muuuuuundial est de retour et bonne nouvelle, cette année il a lieu au Brésil … Enfin comme le clament les habitants de Rio , « need food not foot » ce dont se foutent bien mon Jules et ses grands copains qui vont bientôt déferler en tsunami dévastateur dans le salon, sur le canapé qui pleure à l’avance (4 places pour 12, plus la pizza et le houblon).
OK, puisqu’il faut un cri de guerre , le mien sera Tangaaaaaaaa !!
Verification faite auprès des copines, on en a pour un bon mois, avec les soldes au milieu et la date du 15 juin en ligne de mire absolue : France – Honduras. Tiens c’est ce soir !
Le Brésil …c’était donc ça …la tête de gondole à Monop’, et sa thématique hyper pointue : des tongs aux housses de coussins en passant par les photophores : que du rouge, du vert, du jaune, de quoi sortir ses lunettes de soleil avant le passage en caisse.
Du coup, envoi de SMS groupé aux copines, pour préparer ce qui sera convenu d’appeler le coup d’envoi d’un mois festif ,endiablé de samba. En Juin comme le dirait l’égérie du mouvement tanga « à la sainte Clotilde, de fleurs en buissons, abeilles butinent à foison »
On sort !! On joue à l’extérieur, adieu justifications oiseuses, précautions oratoires parce que de toutes façons en juin, Jules n’a plus d’oreilles, ses connexions neuro-linguistiques sont momentanément anémiées et réceptives à un vocabulaire très restreint, autour de « copains , pizza, mousse, corner, penalty , mais il est où Ribéry, hors-jeu, ce con d’arbitre, putain même moi je fais mieux le dimanche au stade avec Michel et Bertrand. »
Regrettera-t-on les chers commentaires de Thierry Roland « Japon Croatie , il faudrait que ça se debride » ? Peut-on suggérer que Candeloro entre en scène pour la déconne ?
Bref, nous on entre, on sort, on ne tente même plus un petit mot, un geste tendre, une heure de retour, non . Car Jules est possédé, non plus par vous, mais par le démon du muuuuuuundial, un mois en mode grégaire.
Alors , faisons contre mauvaise fortune bon cœur, allons remonter les statistiques de sorties culturelles et les additions des bars à mojitos.
Et ils seront là, eux, les hommes les vrais, ceux qui ont tout compris, ceux qui savent que le mois de juin ne se joue pas à l’intérieur mais en extérieur, précisément en terrasse, dans Paris ou ailleurs. Ceux qui hantent les cours de samba du Marais, qui prennent des cours de portugais, qui révisent tout leur Gilberto Gil. Parce qu’ils sentent une opportunité de trouver l’âme sœur, détrônée par la tribu foot qui peuple le salon, les Huns du mois de juin.
Donc, on enfile la jupette (sans oublier le tanga), les tongs (Monop’) , et on file en terrasse . Attention, un tri s’impose, facile, le bar foot plastronne d’oriflammes et de ferveur, cornes de brumes et cris primals. Donc on bifurque , on ondule telle l’Ipanema girl et on retrouve toute la tribu au Copacabana Club, avec Joao , Tiago, et Tonio, pour une nuit chaude et festive, embaumée de samba . Là, au moins pas de « dégagement du gauche », si ce n’est pour évoquer le pas de danse félin d’un Tonio endiablé.
Alors évidemment, il faudra rentrer, retrouver Jules gracieusement vautré en travers du lit, peu réceptif à vos vapeurs de mojitos, puisque les siennes , houblon/ sueur, ont envahi la chambre.
« Alors , Jules, le Honduras ?
-Épique, avec notre philosophie de solidité défensive, on leur a mis 3-0 , et vous ?
-Nous ? un peu mal à l’adducteur droit, mais 3-0 aussi … Vivement le prochain match ! »
Francesca