Inspiré par William Blake, le plus célèbre groupe du Monde s’intéresse au monde qui l’entoure après avoir sondé sa jeunesse. U2 fait du U2. C’est bien mais désormais on s’en fout aussi un peu.
Le projet était simple: comme le poète William Blake, le groupe de Bono voulait trouver l’inspiration dans le passé et dans l’espoir. Cela a donné il y a trois ans, Songs of Innocence, retour mollasson du groupe qui d’ailleurs a préféré faire le tour des stades avec le trentième anniversaire de Joshua Tree.
Aujourd’hui, sort Songs of Experience. A l’intérieur de ce disque, il y a les chansons que l’on entendra dans les stades. On écoute les prises de position de Bono, toujours là pour dénoncer. La basse et la guitare sont omniprésentes. Le groupe n’échappe pas à son image. U2 restera ce groupe étalon qui montre le chemin à Coldplay et autres habitués des stades du Monde entier.
Néanmoins, ce nouvel album sort à un moment très politique, entre le Brexit et l’élection de Donald Trump. Les stars semblent un peu plus mobilisés et convaincus. En suivant les conseils d’un écrivain Irlandais, Bono a écrit les textes comme s’il était mort. Le constat du monde a une autre saveur. Les inquiétudes dépassent les rocks stars, en apparence si mutiques et mystérieuses. U2 semblait vivre sur une autre planète, très loin de notre monde de petits mortels!
Le résultat est donc plus inquiet. On les devine un peu investis, obligés de revenir dans le monde réel, aidé par la présence de Kendrick Lamar, invité à la mode et roi du bitume ricain. Quelques morceaux dont l’excellent Summer of Love réveillent notre espoir. Il y a un peu plus d’urgence et de présence dans l’écriture. Mais ce n’est pas d’un raffinement dingue. On doit avouer que le disque n’est pas un effort de plus pour remplir les comptes en banques et obliger la défiscalisation à outrance.
Le disque donne l’envie de réécouter les monstrueux Achtung Baby et Zooropa, une époque où U2 était au centre de la Terre. Maintenant, il survole tout cela avec un peu trop de hauteur!
Island – 2017