Je suis un tueur en affaires. Un chasseur de têtes. Je vends du rêve américain. Je suis au téléphone 70 heures par semaine et je profite du système à fond. Je suis le meilleur. Le loup de Wall Street, à coté de moi, c’est le clochard de Beverly Hills. Je suis joué par Gerard Butler, le roi des beaufs donc évidemment tu dois regarder ce film avec des sentiments.
Car c’est peut être la première fois que Gerard Butler décide de montrer qu’il a un petit coeur qui bat. Il interprète un requin qui baigne dans un océan d’avares omnubilés par l’argent et les clients. Comme il a tué des méchants par milliers, Gerard Butler, ca ne le dérange pas le capitalisme dans ce qu’il a de plus caricatural. D’ailleurs, la caricature, c’est un peu son fond de jeu à notre Gege, qui mine rien, file sur les traces de Steven Seagal ou Christopher Lambert.
Donc notre chasseur de tête va oublier le luxe, le business et les dollars quand un médecin va lui annoncer que son fils a une leucémie. Le rêve américain se brise et l’infame cadre redécouvre son petit coeur qui bat et que les autres, ce ne sont pas des chiffres ou des résultats financiers. L’équilibre vie privée vie professionnelle était précaire.
Là c’est carrément la catastrophe mais l’homme, le mâle, va devoir faire des choix cruciaux entre son humanité ou son portefeuille de cadre dynamique sans pitié et sans peur. Il va redécouvrir les choses simples de la vie, sa femme, ses enfants et tous les instants ricoré qu’il avait oublié.
Mais la mort rode. Il y a donc des scènes cruelles où Gerard Butler musclent ses larmes et son regard de chien triste. Il n’est plus le héros huilé et décidé mais un homme normal, victime des affres du Monde. Un père qui a oublié son sens des responsabilités et qui les retrouve un peu trop tard.
On devine l’hommage appuyé à ce cinéma généreux de Frank Capra. Dommage ce n’est pas ce dernier qui a réalisé ce Last Call, mélodrame ultra démonstratif comme une compétition de monsieur Univers. Les patrons sont des gros cons avides de pouvoir. Les femmes sont des victimes. Les hommes sont des abrutis. Et les enfants sont malades. C’est déprimant. Last Call sera mon dernier nanar de l’année, j ‘espère!
Avec Gerard Butler, Gretchen Mol, Willem Dafoe et Alison Brie – Marco Polo
1 Comments