Au lieu de balancer nos porcs, on préfère balancer les groupes de filles qui défouraillent le rock des anciens et qui semblent beaucoup s’amuser à bousculer les conventions masculines.
Le premier morceau de Dream Wife va vous secouer: un bon vieux morceau de punk avec une guitare tout juste efficace et une voix en colère qui réclame de l’amour sans détour. Le trio de Dream Wife réveille le punk ancètre, celui qui a été caricaturé à l’extrême.
Les filles se servent désormais de ce genre pour en imposer et dire les quatre vérités à une société qui enferme les femmes à quelques clichés qui ressemblent à des boulets. Rakel Mjöll, Alice Go, and Bella Podpadec sont des vengeresses mais d’abord elles écrivent de très bonnes chansons raides et radicales.
On pourrait facilement les comparer à Shame, la dernière merveille d’Angleterre. Elles ont elles aussi cette faculté de recycler les vieux réflexes de la pop anglaise en coups de gueule bien sentis et surtout mélodiques comme il faut.
Minimaliste dans sa réalisation (guitare, toute petite basse, batterie), le disque déglingue le bon vieux cocktail punk et pop. Les élégantes demoiselles n’ont rien à envier à tous les lads qui veulent monter en haut des charts britanniques ou du monde entier.
C’est cet étrange dépouillement auquel nous ne sommes plus habitués qui fait bien la différence sur cet exceptionnel disque puissant et drôle. On a la gouaille de Blur et tout cet humour londonien qui nous revient en pleine face. Les guitares se limitent à n’être qu’une ligne claire mais redoutable. Tout comme la batterie.
Il y a bien un tourbillon sonore mais il ne provient pas des bidouillages et de la production. C’est l’énergie du trio que l’on a hate de voir sur scène. Le girl power a fait un sacré bout de chemin depuis les Spice Girls!
Lucky number music – 2018