Gontard serait il le vengeur masqué tant attendu dans la musique française?
Toujours planqué derrière son masque de lapin, Gontard continue de fabriquer son petit univers minimaliste et nihiliste. Son troisième opus nous replonge dans l’oeuvre de ce « petit ouvrier du rock » passionné par son art et chroniqueur de nos solitudes.
La noirceur! Voilà le grand sujet de cet artiste cru et sans concession. Depuis Fauve, le constat franc et direct est très à la mode mais Gontard est un peu plus punk que les adeptes du talk over. On devine chez lui un humour noir et un sens de la dérision presque salvateur.
La musique, elle, est jubilatoire, attachée aux pensées diverses et variées de l’auteur masqué. Très rock, toujours sans fioriture, c’est un son organique, collé à l’émotion… Ce n’est pass la joie chez Gontard mais il incruste dans sa déprime organisée des cuivres et des idées qui réchauffent. On entend et apprécie ce rock d’écorchés qui se cachent dans le rock français et qui ferait bien de sortir à la lumière du succès.
Toujours conjugué au crépuscule, le troisième disque de Gontard est pourtant lumineux. Il y a cette énergie qui transcende toutes les petites misères. Les angoisses, les déceptions, les cruautés, tout ce qui collent à nos baskets, semblent sublimer par la volonté du lapin punk, prêt à bondir sur le moindre refrain. Théâtral, ce disque est une très jolie bizarrerie à écouter et réécouter!
Ici d’ailleurs – 2018