Entre vertige de l’amour et ivresse du mensonge, dans The two faces of january, le scénariste (de Drive notamment) Hossein Amini, désormais réalisateur, met en scène un trio amoureux glamour et menteur, en cavale dans la Grèce des années 60.
Colette et Chester sont un couple d’américains riches en voyage en Europe. À Athènes, ils rencontrent Rydal, jeune guide touristique un peu arnaqueur, américain lui aussi. Au premier coup d’oeil, le petit escroc tombe en admiration devant le charisme de Chester. Il s’éprend tout aussi rapidement de Colette. Mais les apparences sont trompeuses et Rydal se trouve pris dans un engrenage qu’il ne contrôle plus autant qu’il le pense.
La réalisation est sobre, un peu classique mais le ton sixties donne beaucoup d’allure à l’ensemble. Une technique élégante donc au service de l’ambiance du film. La musique parfait l’ensemble en proposant des mélodies vertigineuses typiques du thriller. Au-delà de la technique, Hossein Amini se révèle grand metteur en scène et excellent directeur d’acteurs.
Les rôles principaux, portés par des acteurs performants, sont particulièrement bien écrits. L’évolution dramatique des protagonistes est parfaitement contrôlée et s’opère tout en finesse.Tout est basé sur ces personnages dont le poids dans l’intrigue est très équilibré, ce qui rend le récit d’autant plus solide. Le trio d’acteurs principaux offre une prestation juste et subtile.
Évidemment, si Viggo Mortensen brille de mille feux, on salue avec l’enthousiasme Kirsten Dunst et Oscar Isaac. Tout trois se montrent impeccables dans ce jeu de dupes où la passion l’emporte parfois sur les faux-semblants. Loin de tout manichéisme, ces personnages ambigus et intenses, rois du double-jeu, sont l’une des grandes forces du film.
Simple, efficace, sobre et élégant, The two faces of january nous emporte dès ses premières minutes et rend un bel hommage aux plus beaux films noirs d’antan.
De Hossein Amini
Avec Viggo Mortensen, Oscar Isaac, Kirsten Dunst et Daisy Bevan – Studio Canal – 18 juin 2014 – 1h37