Un Instant
D’après A la recherche du temps perdu de Marcel Proust
Adaptation Jean Bellorini, Camille de la Guillonnière et Hélène Patarot
Mise en scène, scénographie et lumière Jean Bellorini
Avec Hélène Patarot et Camille de la Guillonnière
Musicien Jérémy Péret
Jusqu’au 9 décembre au Théâtre Gérard Philippe – centre dramatique national de Saint-Denis
Du lundi au samedi à 20h, le dimanche à 15h30, relâche le mardi
Durée 1h45 – salle Roger Blin
Le décor est grandiose, photographique. La scène est recouverte de rangées de chaises souvent empilées les unes sur les autres qui, dans le fond, forment des pyramides suspendues dans les airs. Sur le côté droit, uniquement accessible par une échelle de bois, une pièce aux murs de liège punaisés de papier ressort à 3 mètres du sol comme une capsule intime et futuriste. Les comédiens y grimpent comme pour remonter à la surface de leurs souvenirs et retrouver une mémoire si lointaine. Ils sont deux, Camille de la Guillonnière et Hélène Patarot. Par leur jeu admirable et leur complicité rare, ils interprètent non seulement Proust lui-même, mais également des passages choisis de A la recherche du temps perdu et, plus largement, le thème de la mémoire, embarquant au passage un peu de celle d’Hélène Patarot. L’accompagnement musical, notamment live avec Jérémy Péret présent en bord de scène, est délicat et discret.
Jean Bellorini, Camille de la Guillonnière et Hélène Patarot ont choisi d’adapter A la recherche du temps perdu d’une manière libre mais sélective puisqu’ils se sont focalisés sur l’aspect mémoriel et cathartique de l’oeuvre. En entretissant des épisodes Proustiens finement choisis avec les propres souvenirs d’enfance – plus exotiques – d’Hélène Patarot incarnant une personne âgée souffrant de perte de la mémoire, le trio réalise une adaptation originale et étonnante, sublimant en même temps la lettre de Proust et l’acte de se souvenir, sa puissance émotive, mélancolique et universelle. Dommage que le résultat souffre de longueurs et qu’il soit trop peu usé d’humour alors que les quelques scènes qui en comportent sont exquises. Plus de fantaisie dans la mise en scène, plus de variations de ryhtme, plus de jeux de lumières ou d’audace dans les intervalles musicaux, donnerait au spectateur le temps nécessaire de la respiration et du recul pour pleinement savourer une oeuvre aussi dense.
Certes, Proust est dévoilé sous un angle plus intime et émouvant que celui de dandy auquel on le résume malheureusement si souvent et ce, dans une adaptation libre et originale qui fonctionne, mais on ne savoure pas son écriture autant qu’on l’aurait aimé.
Jusqu’au 9 décembre 2018
au Théâtre Gérard Philippe – centre dramatique national de Saint-Denis
Du lundi au samedi à 20h, le dimanche à 15h30, relâche le mardi
Durée 1h45 – salle Roger Blin
D’après A la recherche du temps perdu de Marcel Proust
Adaptation Jean Bellorini, Camille de la Guillonnière et Hélène Patarot
Mise en scène, scénographie et lumière Jean Bellorini
Avec Hélène Patarot et Camille de la Guillonnière
Musicien Jérémy Péret