Le disque le plus classe de l’année… on le doit évidemment au plus mods des artistes anglais, le grand et génial Paul Weller qui sort encore un album sublime.
Le leader des Jam a tout vu, tout connu et surtout tout fait. Le guitariste virtuose est avant tout une tête chercheuse. Tous ses albums sont distincts les uns des autres. Ils sont tous fabriqués avec passion. Il y a à chaque fois de la nouveauté et du culot.
Il fait donc du rock un jour, de la soul un autre, de l’expérimentation le reste du temps. Il ne fait rien comme les autres. Il touche à tout et surtout continue de visiter la musique populaire avec son savoir faire si particulier. En plus, en vieillissant, sa voix est de plus en plus profonde. Papy de la pop, il reste un avant gardiste, un homme qui salue et encourage la curiosité. On a le droit de ne pas aimer tous les disques de Paul Weller mais la démarche du musicien est absolument admirable. Depuis 1990, il transcende dans son coin la pop music britannique.
Après le costaud A kind revolution l’année dernière, Paul Weller s’échappe encore une fois vers des contrées plus calmes. On le retrouve dans un joli fauteuil vintage, la cigarette distinguée. Le bonhomme se met un peu au vert. Et prend du bon temps.
True Meanings sent bon la chlorophylle, les petits oiseaux et la guitare sèche. Instrument qu’il maitrise à la perfection. Le disque est assez folk. Les cordes sont à l’honneur. Le rythme est détendu. La voix est troublante. Le lyrisme est boisé ici. C’est un grand bonheur, au coeur de l’automne puis de l’hiver.
Donc il y a beaucoup de cordes et peu d’énervement. Weller réunit ses camarades pour une session apaisée, une idée de la folk british. C’est souvent très (trop?) beau mais c’est surtout de la musique de chambre, habilement mis en forme, aux subtilités vibrantes. Une collection de chansons uniques et chaleureuses. Tout ce que l’on veut quand on attend la nouvelle fournée de Paul Weller, l’increvable héros de la pop!
Parlophone – 2018