Comme une vraie icone de la pop culture, ce bon vieux Godzilla continue d’être le héros de films maladroits, un peu ratés mais très sympathiques!
Car s’il faut chercher un authentique chef d’oeuvre dans la longue filmographie de la créature atomique, il faut aller à la source, le tout premier film d’Inoshiro Honda en 1954. Ensuite on a une succession de séries B plus ou moins agréables. Le monstre a connu des hauts et des bas.
A Hollywood, on a mis Roland Emmerich sur le coup mais il ne comprenait rien au mythe (et au cinéma d’une manière générale mais c’est aussi pour cela qu’on l’aime notre teuton hollywoodien). On a eu droit à un nanar qui lorgnait plus sur Jurassic Park.
Des années plus tard, aidé par le succès des Gamera au Japon, le retour de King Kong par Peter Jackson et le passionné Pacific Rim de Guillermo del Toro, Godzilla s’est remis à parler anglais en 2014 avec un film louable mais très maladroit.
Cette fois, le réalisateur Michael Dougerthy (l’excellent Krampus) ne fait pas dans le détail: on rentre dans le vif du sujet. Il sacrifie les personnages et le scénario. Ce qui compte c’est le roi des monstres et ses gros adversaires qui cassent tout sur leurs passages!
Donc notre dinosaure nucléaire va affronter de sacrés grosses bestioles. Dougherty et son équipe sont très respectueuses des faits passés de Godzilla. Ils ne tentent pas de dépasser ce qui a été fait. Les monstres ressemblent à leurs ainés, même si on frole le ridicule (Rodan est assez rigolo à ce niveau). L’univers de Godzilla n’est pas mixé à la sauce américaine. Non, il y a cette saveur un peu aigre autour de ce spectacle de désolation et de destruction!
Godzilla représente toutes les ambiguités de la toute puissance. Ca y va fort à ce niveau. Les monstres attaquent et ratiboisent toutes les capitales. C’est très bête. Mais excessivement jouissif. Godzilla a de la gueule. Les quelques humains autour de lui sont des pantins qui servent d’excuses pour mettre en scène des combats de catch entre créatures gigantesques.
Ce sont des bons comédiens mais ils nous font bien rire avec leurs dialogues sans queue ni tête pour justifier la présence de titans sur notre petite planète, dans un gros blockbuster qu’il faut prendre pour ce qu’il est: un plaisir coupable!
Avec Kyle Chandler, Vera Farmiga, Millie Bobby Brown et Charles Dance – Warner Bros – 29 mai 2019 – 1h50