Le rigolo Gérald Genty se prend au sérieux et nous regarde de haut désormais. Nan, l’espiéglerie est conservée mais l’auteur confirme un talent de mélodiste.
Il aimait toujours nous faire rire. Il adorait nous prendre à rebrousse poil. Il ne fonctionnait pas comme les autres. Gérald Genty est un drôle d’hurluberlu qui confondait avec merveille humour et musique.
Là Haut est une oeuvre sérieuse. Un vrai disque d’homme mature en apparence. Onze chansons classiques. Rien de spectaculaire. Pas de courtes mélodies. Pas de pied de nez. Des refrains, des couplets et des harmonies.
Bah qu’est ce qu’il se passe? Il fait la tronche le père Genty? Non rien de tout cela, c’est la logique des choses. Dans ses albums précédents, les blagues avaient le dessus mais on devinait un vrai sens de la ritournelle.
Ce que confirme ce nouvel album. La légèreté arrive à subsister sur des chansons de facture « normale ». Les mots le classent dans la chanson francaise. Les jeux de mots et les calembours sont mieux cachés cette fois ci. La musique le fait glisser vers la pop noble, celle que produisent les vieux lascars des Innocents.
On adore en ce début de rentrée, cette candeur délicate, ce sens du décalage astucieux et cette fausse innocence. Genty nous demande de la douceur et de l’attention. Il le fait avec beaucoup d’intelligence. La Haut n’est pas l’album de la maturité: c’est l’album de la rentrée.
Pias – 2019