A dix ans de distance, le spectacle de 1998 de Pina Bausch revit sur le plateau du Théâtre de la Ville : un tribute émouvant à la grande choréographe disparue cet été.
A dix ans de distance, le spectacle de 1998 de Pina Bausch revit sur le plateau du Théâtre de la Ville : un tribute émouvant à la grande chorégraphe disparue cet été.
Masurca Fogo est inspiré par l’atmosphère du Portugal, suite à une résidence que la compagnie de Pina Bausch a réalisé à Lisbonne en 2008. Cette création poursuit la recherche liée aux rapports entre les hommes et les femmes, à leurs rencontres, aux solitudes de chacun. Comme toujours il s’agit d’un travail chorégraphique qui alterne danse et théâtre parlé. Les solos (très nombreux) et les moments de danse en groupe (plus rares) s’alternent à séquences jouées qui, influencées par le quotidien des rues de Lisbonne, font surgir de vrais personnages drôles, décalés, touchants.
Les situations de jeu et les corps des hommes et des femmes sont mis à l’épreuve d’une bande-son très variée, composée de musique cap-verdienne, ainsi que de sons de percussions, de mélodies fado, de chansons pop-jazz etc.
Des moments plus sentimentaux et érotiques succèdent à saynètes comiques et exhilarants, proches de l’absurde. Souvent des vidéo-projections envahissent entièrement la scène en plongeant les corps des danseurs-acteurs dans de paysages portugais faits d’animaux et de nature sauvage.
Masurca Fogo, au contraire des créations plus anciennes de Pina Bausch, propose une vision plus positive des relations hommes-femmes. L’érotisme est fait de passions furtives, de jeux de séduction et de moments burlesques émouvants et saisissants.
La première de dimanche 22 novembre 2009 a été applaudie intensément dans la commotion collective. Un hommage éloquent à l’œuvre de Pina Bausch, hommage qui se poursuit au Théâtre de la Ville jusqu’à la fin du mois.
Gloria Morano
© Etat-critique.com – 25/11/2009