Rien n’est impossible. Les larmes, les éclats de pleurs étaient à l’époque des éclats de rire. C’est l’avant apartheid que l’on veut nous compter. La compagnie de danse, Via Katlehong Dance, nous raconte l’histoire de Sophiatown, quartier multiracial, avec émotion et puissance.
Les courants s’entrechoquent et se complètent de la traditionnelle pantsula, danse syncopée et ultra-rapide née dans les rue dans le quartier à la gumboot (danse en bottes de caoutchouc), le step, le jazz… J’espère que vous avez les yeux et les oreilles bien accrochés !
A l’origine, Via Katlehong Dance, avait pour vocation de permettre aux jeunes du quartier de ne pas sombrer dans la violence et le crime en leur proposant de danser. L’un des co-directeurs et le chorégraphe principal, Vusi Mdoyi, a lui-même rejoint la troupe à l’âge de 15 ans. Aujourd’hui, il s’agit avant tout d’une compagnie de danse qui veut continuer à relayer un message de paix et de l’importance du métissage, de l’échange.
Leur spectacle, Via Sophiatown, retrace l’histoire d’un quartier mixte de Johannesburg qui attira de nombreux artistes et futurs politiciens. Un bouillonnement artistique régnait dans ces lieux permettant de stimuler la création et la propagation d’idée à la fois artistique et idéologique.
Avec la mise en place de la politique d’Apartheid, le visage du quartier change brutalement. Les noirs sont déplacés à Soweto tandis que les blancs restent seuls maitre des lieux.
Plus que la découverte historique d’un quartier, la compagnie Via Kathelong Dance donne à voir l’émancipation identitaire d’une communauté d’un point de artistiques : musique, chant, danse et vestimentaire… Un spectacle plein d’espoirs qui nous laisse un sourire béat et néanmoins songeur.
Jusqu’au 3 août 2014
Retrouvez un autre point de vue sur ce spectacle ici:
https://www.etat-critique.com/via-sophiatown