Deux films en dix ans! Inimitable JD dans la série Scrubs, Zach Braff avait surpris tout le monde avec son film Garden State, sensible et drôle en 2004. Une décennie plus tard, il sort enfin son second essai: une comédie personnelle, sensible et drôle.
Le Rôle de ma Vie est inattaquable. Ce qui rend le film aussi attachant qu’agaçant. L’acteur et réalisateur se raconte avec un sentimentalisme élégant, très californien donc plutôt agréable à regarder. Comme un bon copain, il se pose des questions. Il n’a pas forcément de réponse mais chronique assez bien la vie, l’amour et les emmerdes.
Zach Braff joue donc Aidan, un acteur raté, un papa à la ramasse et un fils peu prodigue. Couvé par sa femme bienveillante, Aidan découvre que son père est atteint d’un cancer en phase terminale. Cet événement va bien évidemment changer sa vision du monde qui l’entoure, de ce qu’il est et de ce qu’il veut. Va t il comprendre qu’elle est le rôle de sa vie?
Disciple de Woody Allen, Zach Braff est une version jeune et branchée du New Yorkais binoclard. La religion lui donne des boutons. Et un certain réconfort. Le rapport familial n’existe que sous forme de conflit. Les autres, c’est l’enfer (l’histoire entre la femme d’Aidan et son entreprise mérite un film à lui tout seul). Les angoisses existentielles s’expriment dans des dialogues ciselés et des vannes poilantes. Comme le père malade le suggère: « à la fin, il reste l’humour ».
Une philosophie de vie se dessine. Très moderne, Zach Braff respecte un discours formaté mais charmant à voir et entendre. On a un peu peur au début par les tics du ciné indépendant américain mais l’auteur a une capacité hors du commun à se rendre sympathique. On se sent proche de lui et tous ses travers.
Aidé par des comédiens lumineux (merci de ne pas avoir pris des enfants cabotins têtes à claques), Zach Braff est le cinéaste ami, qui nous console, nous comprend et se marre avec nous. Autant de bonne volonté, ca ne se refuse pas: ca se savoure.
Avec Zach Braff, Kate Hudson, Joey King et Mandy Patinkin – Wild Bunch – 13 aout 2014 – 1h45