Magnifiques décors! Costumes élégants! Musique prenante! Comédiens confirmés! Et scénario famélique! Un peu de magie, c’est justement ce qu’il manque à ce produit de consommation trop sage!
Grâce aux deux magiciennes qui me servent de filles, j’ai eu le droit de replonger dans l’univers d’Harry Potter. Et récemment nous avons revu le troisième volet, Le Prisonnier d’Azkaban, réalisé par le virtuose Alfonso Cuaron.
Un film flamboyant où l’adolescence se mélange à l’apprentissage de la magie avec une belle mise en scène. Des années plus tard, la comparaison est assez difficile avec Les Animaux Fantastiques: Les Secrets de Dumbledore.
Solidement accroché à son poste de réalisateur, David Yates continue de ripoliner l’univers qui fait la fortune de J.K. Rowling, l’heureuse romancière et la scénariste des films dérivés d’Harry Potter.
Les deux créateurs se sont visiblement endormis sur leurs lauriers. Ce troisième volet est d’une mollesse assez incroyable. Pourtant tout est là pour une vraie réussite. La production est particulièrement soignée. La reconstitution des années 30 est sublime. Les détails sont foisonnants et l’élégance est réelle.
Il y a aussi un casting incroyable avec un beau duel entre Jude Law qui décidément vieillit bien et Mad Mikkelsen, heureux de jouer le bad guy, l’impitoyable Grindelwald. Ce dernier a donc l’occasion de se lancer dans la politique et diriger le monde tourmenté des magiciens et des sorciers.
Le fameux Dumbledore et Norbert Dragonneau vont tout faire l’en empêcher. Mais ils vont vraiment prendre leur temps. Et surtout agir sans plan puisque le méchant peut voir l’avenir donc il faut lutter sans aucune organisation. A moins que…
En attendant, les héros et leurs amis (ainsi que nous, spectateurs) subissent plus le récit qu’autre chose, en attendant la confrontation finale. Il y a bien deux ou trois moments spectaculaires pour justifier les effets spéciaux et le budget mais cette rutilante production est étrangement statique.
Yates a visiblement un cahier des charges trop lourd désormais. Les comédiens sont même un peu paumés dans d’énormes défis techniques et les décors numériques. Le film ne prend aucun risque et redoute la moindre saveur qui pourrait déranger le spectateur. C’est drôlement trop sage alors que l’on doit découvrir les secrets d’un personnage crucial de la saga.
Le seul mystère qui résiste à tout ce long métrage: comment a-t-on fait pour ne pas s’endormir devant ce film joli mais trop ennuyeux pour nous offrir un peu de magie?
Sortie le 13 avril 2022
Avec Jude Law, Eddie Redmayne, Mad Mikkelsen et Ezra Miller
Warner Bros – 2h20