Mathieu Roussel (Gilles Lellouche) est directeur de l’Alliance Française à Irkoutsk, en Sibérie. Tout va (presque) bien dans sa vie, jusqu’à ce qu’il soit brutalement arrêté par les services secrets russes et jeté en prison au prétexte d’une accusation bidonnée (un « Kompromat »). Pendant tout le film, le héros tentera d’échapper au FSB qui le poursuit après qu’il a réussi à s’enfuir.
Gilles Lellouche met toute son énergie dans ce film et c’est toujours un plaisir de voir cette bête de cinéma évoluer à l’écran. L’acteur n’a pas ménagé sa peine, que ce soit en apprenant de longues phrases en russe ou en s’en prenant plein la gueule dans les prisons russes ou dans les forêts glacées.
Les paysages de Sibérie sont beaux et il y a des choses assez réussies dans ce film épique. J’ai, par exemple, bien aimé les noms de ville qui apparaissent sur un plan aérien, transformant l’écran en une grande carte routière. Tout le monde joue bien, avec une mention spéciale pour Louis-Do de Lencquesaing qui excelle en ambassadeur écœurant d’ambition et de veulerie.
Mais, malgré ses qualités, le film multiplie les défauts. On s’y vautre assez volontiers dans le cliché (les brutes russes sont un peu caricaturales…), les décors sonnent globalement faux et vous rappelleront furieusement la quatrième saison du Bureau des Légendes, et il y a de grosses invraisemblances, notamment téléphoniques. Il faut dire que le réalisateur/scénariste Jérôme Salle n’est pas connu pour sa finesse: on lui doit l’improbable série des Largo Winch avec Tomer Sisley, c’est dire…
Le vrai gros défaut du film tient à son scénario. A trop vouloir créer du suspense et incorporer au forceps une romance dans le drame, les scénaristes Jérôme Salle et Caryl Ferey décrédibilisent totalement cette histoire qui est pourtant inspiré de faits réels.
Sortie le 07 septembre 2022
Production Super 8 et SND
127 minutes