Cela fait déjà cinq ans que l’actrice Alyssa Milano, gloire de la télévision, a envoyé un #metoo qui allait changer la face du Monde. Des mois que les producteurs libidineux ne peuvent plus s’adonner à leurs plaisirs sombres. Des années que les femmes trouvent une nouvelle place dans le septième art, et pas seulement !
Les scandales se suivent dans tous les secteurs de la société. Les femmes prennent le pouvoir. C’est exactement le moment choisi pour vous parler de trois mecs, qui méritent autant de succès que Juliette Armanet ou Clara Luciani… ou Aloïse Sauvage… ou Angèle. Mais où sont passés les hommes dans la chanson française?
Il y en a un qui se cache derrière un synthétiseur et se nomme Ézéchiel Pailhès. Il connaît bien la musique contemporaine puisqu’il s’est fait connaître au sein du duo Noze et sa musique électronique. Mais les clichés réducteurs ne conviennent pas à cet auteur atypique.
Il n’est pas un simple bidouilleur. Il a un gout certain pour la poésie et pique des idées dans de vieux écrits. C’est ce qu’il fait sur Mélopée, son quatrième essai personnel. Un disque qui capte toute la chanson française pour un résultat moderne et heureux.
L’artiste a visiblement épluché ses classiques et garde le meilleur de chacun. Il sait donc utiliser par exemple les sons des années 80 sans être dans la posture. Mieux, chaque note et chaque instrument semblent choisis pour mettre en avant des paroles prenantes, assez poétiques.
Pour lui, la musique est une pause agréable. Un moment de détente. Une douce osmose. Il défend donc une pop sensorielle qui aspire notre attention et développe notre tendresse. Si vous êtes malheureux, ce disque est une vraie consolation.
Tout comme le calme apparent du flegmatique Thomas Boudineau (le flegmatic) qui pense nos âmes meurtries avec son disque Le Jour la nuit le jour et nous câline avec des chansons délicates. La première Vies Distraites vous attrape par la main et vous repose sur des harmonies simples et fortes.
C’est fou ce que l’on peut faire avec un simple “wouhou” quand on sait bien l’utiliser. Là encore, on est en face qu’un gars gentil qui nous veut que du bien. On craque assez rapidement pour sa guitare qui transforme les paysages du sud de la France en panorama américain.
La voix est feutrée et cajole aussi nos états d’âme. Sa pop n’est pas sophistiquée : elle est profondément sincère. Il y a des évidences dans sa création : il transcende le quotidien avec cette légèreté qu’on aime tant dans la chanson française. Une désinvolture qui cache des vérités!
Gaspard Royant ne nous cache rien de sa passion pour le rock’n’roll. Le vrai. celui qui vient du blues. Depuis ses débuts, son imitation parfaite d’un crooner américain est assez irrésistible et il continue avec la même ferveur dans son tout nouvel album The Real Thing.
Mais il semble avoir découvert le monde moderne. Son disque est une production chiadée et rutilante. Cette fois ci on est clairement dans la white soul. Il chante toujours en anglais mais clairement, le gars de Thonon-les-Bains veut vivre son rêve californien.
Jamais parodiques, ses nouvelles chansons sont aussi copieuses qu’elles nous régalent de sons que l’on pourrait imaginer dans un film d’espionnage des années 60. Gaspard Royant joue au beau gosse et il a tout à fait raison.
Son album est ensoleillé donc parfait pour vous aider à rentrer dans l’automne et apprécier toute la virilité contenu de cet homme orchestre qui continue de surprendre. Ces trois hommes vont loin des clichés sur la masculinité. Ils nous vengent des gros porcs. Ils nous appellent à être un peu meilleurs. Me too, je veux être un type bien!