Le mois de novembre amène bien souvent son lot d’idées noires qui s’évaporent dans des vents gris et frais. Ce n’est pas la joie, le mois de novembre. Heureusement il existe une solution pour lutter contre la morne humeur : l’enthousiasme.
Écouter et entendre de l’enthousiasme, ça fait un bien fou. On peut trouver cela dans les concerts. On peut aussi découvrir cela dans les disques qui viennent nous surprendre. C’est le cas d’Ezra Collective par exemple qui revient avec l’album Where I’m meant to Be.
Un groupe qui mêle les styles en partant d’une base jazzy. Mais ils dépassent tous les genres avec une fougue surprenante pour une formation londonienne. Quand on écoute leur musique, on n’entend pas Big Ben mais une ouverture énorme sur les autres musiques.
Multiculturel, leur jazz mange à tous les râteliers mais a surtout une féroce faim. Il a envie de nous faire danser et c’est beaucoup. Réellement il s’agit d’une musique joyeuse, urbaine et sans limite. Un vrai bonheur à découvrir quand il pleut dehors !
Ils ont d’ailleurs déjà croisé le chemin de l’excellent rappeur anglais Loyle Carner, qui sort ces jours ci son troisième album. Aussi pertinent et agréable que les autres. L’accent est typiquement british mais le flow est incroyable, accessible et fascinant.
Il n’a pas besoin de gonfler les muscles pour nous impressionner avec ce sens de la mélodie assez unique dans le genre. On a clairement à faire à un mélomane et c’est beaucoup. On dépasse le stade du beat pour de véritables chansons, qui piochent dans la culture urbaine, le gospel et même le rock.
Le gars est cool mais pas nonchalant. Tout est maîtrisé dans cet album aux sons travaillés. Il ne s’attarde pas pour sa démonstration. En une trentaine de minutes, il fait le tour de la question rap contemporain. Répond avec une virtuosité lyrique. Droit dans son style, Loyle Carner confirme qu’il est bien un artiste important et son nouvel album donne un élan incroyable à se promener dans les brumes du mois de novembre.
Autre groupe de la capitale anglaise, Kokoroko fabrique dans les clubs de la ville, une musique ensoleillée et qui réchauffe durablement. Could we Be More est une couverture chauffante qui vous prépare aux jours meilleurs..
Le groupe est composé de musiciens venus d’univers différents. C’est ce qui fera la richesse de cet album fait de soutien et d’entente. Mieux qu’une publicité des années 80 pour la marque italienne Benetton.
Pour résumer simplement, on pourrait parler de jazz afro caribéen mais c’est un peu plus que ça tant les musiciens savent se servir de palpitantes nuances. C’est moderne et traditionnel. Ça ressuscite les vieux beats d’antan et le collectif ne s’interdit aucune idée courageuse. On tient là une des pépites de l’année. Le nom du groupe veut dire Sois fort ! Ce disque est impressionnant.
Tous ces groupes venus de Londres ont su trouver la solution pour contrer les tristes moments de novembre. Les Anglais, en matière de déprime, sociale, économique ou morale, ont pris des coups cette année ; leur musique semble être un excellent remède et un élan nécessaire.