« Combien coûtent nos vies ? » se situe entre une étude et un plaidoyer. Les propos sont très étayés et documentés.
Au fil des pages le lecteur est de plus en plus dérouté face à ce texte à sens unique : l’industrie pharmaceutique serait très loin de la philanthropie et serait uniquement guidée par le profit.
Cette réalité était déjà grandement dévoilée dans l’excellente série DopeSick.
Le livre va plus loin en précisant que les bénéfices de l’industrie pharmaceutique sont rarement les fruits d’énormes dépense de Recherche Développement, telles que tout un chacun imagine lorsqu’il réfléchit au monde du médicament.
En effet, on apprend que la majorité des frais de recherche sont supportés par les États soit par le financement direct de laboratoires publics, soit par le subventionnement de laboratoires privés.
Pire, des découvertes publiques sont par la suite privatisées sans bénéfice pour les États financeurs.
De plus, bien que grands pourvoyeurs de fonds, les États ne peuvent ni orienter les recherches (vers des maladies rares par exemple), ni influer sur les prix de vente…
L’État finance alors une fois de plus l’industrie via la Sécurité Sociale.
Les traitements ont leurs prix librement fixés par les industriels qui savent pertinemment que peu important le prix, les malades pourront se les offrir « grâce » à l’assurance maladie.
Le lecteur, citoyen et contribuable sort choqué de cette lecture très intéressante.
Il en ressort l’idée qu’il serait plus rapide que la recherche, la production et la vente de produits pharmaceutiques soit un marché étatique puisque les états interviennent à tous les maillons de la chaîne de cette industrie et que les profits considérables liés à ce marché servent assez peu les intérêts des premiers intéressés : les malades.
Parution le 1er septembre 2022
chez 10/18, collection Amorce
112 pages / 6€
Essai, Livres
Combien coûtent nos vies ?, Pauline Londeix, Jérôme Martin, 10/18
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