Cinéma

Bonne conduite, Jonathan Barré

Laura Calamy sur les traces de Kurt Russell dans le mal aimé Boulevard de la Mort. Maladroit, Bonne Conduite a le mérite de nous faire respirer le bon air breton.

Laura Calamy sur les traces de Kurt Russell dans le mal aimé Boulevard de la Mort. Maladroit, Bonne Conduite a le mérite de nous faire respirer le bon air breton.

Et cela sent fort le gazoline et le chouchen dans le film de Jonathan Barré. Le paysage rocailleux et sauvage sert de décor inédit pour un film de genre français donc une catastrophe annoncée. Et on ne se trompe pas à plusieurs moments clés du film. En France, quand on a un bon concept, généralement on oublie d’avoir des idées.

Le complice discret du Palmashow (il a réalisé leurs films) fait cette fois la route seul pour nous raconter une vengeance motorisée d’une serial killeuse. La journée, elle anime des réunions pour chauffards et le soir, elle les dégomme à bord de son engin pour venger la mort de son mari, écrasé cinq ans auparavant.

Cela donne des courses endiablées sur les routes sinueuses et photogéniques de Bretagne. Cela offre un boulevard (pardon) à Laure Calamy, heureuse d’être en roue libre (c’est facile je sais). Elle se donne à fond pour piloter son engin et tenter de fuir quelques voyous pas très recommandables.

Elle en fait des tonnes mais cela fonctionne plutôt bien car Barré a convoqué ses deux acolytes du Palmashow qui contrecarrent l’attitude Louisdefunesque de l’actrice principale. David Marsais et Grégoire Ludig le font avec une économie de moyens assez hilarante. Le casting d’une manière générale sauve le film de la sortie de route (c’est encore facile je sais) !

Effectivement, Jonathan Barré à une bonne idée mais après il accumule les clichés et les clins d’œil sur une autoroute de bonnes intentions (toujours aussi facile je sais). Il veut à la fois défendre sa comédie facile mais marrante et son hommage au film de genre.

Ça ne s’imbrique pas très bien et cela donne des moments inutiles puis des passages originaux. Comme souvent avec les auteurs français, le style est trop mal habile pour assumer une adhésion totale à un projet de film de genre. Voilà une phrase trop longue pour dire : on ne sait pas faire. Néanmoins, ici le savoir-faire comique reste et c’est déjà pas mal.

Finalement à l’ouest rien de nouveau, mais rien de grave non plus !

avec Laure Calamy, Tcheky Karyo, Thomas VDB et Olivier Marchal – Pan distribution – 1h35

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