Dans un passé relativement récent, Anatolia – une vieille arménienne amoureuse des livres – se couche pour mourir. Mais la mort ne vient pas…
Alors, la grande faucheuse refusant de la prendre, Anatolia rêvasse dans son lit à l’histoire de sa famille et à celle de son village perché dans la montagne. Enfin, par dépit, elle se lie avec son voisin, un colossal forgeron capable de tuer un bœuf d’un seul coup de poing.
Narinai Abgaryan signe un roman sur la campagne arménienne, une campagne pittoresque et rude mais dont les habitants se respectent et s’entraident. Pour faire plus vrai, l’autrice en rajoute sur le côté pittoresque et authentique et multiplie les détails :
» (Chouchanik avait) reçu la meilleure dot constituée de trois tapis, deux coffres à linge , une parcelle de terre fertile, trois vaches, une truie reproductrice et vingt poules pondeuses, ainsi qu’un tas d’or si lourd qu’elle se serait littéralement cassé le dos si elle avait entrepris de le porter. Magtakhinai, quant à elle, reçu une dot deux fois moins importante, et des bijoux en argent plutôt qu’en or. » (page 60)
L’éditeur nous parle de « récit universel » ; il est vrai que, lorsqu’on succombe aux clichés, rien ne ressemble plus à la campagne profonde que la campagne profonde. Dans ce livre, les gitanes sont voyantes (forcément!) et les campagnards n’ont pas oublié les croyances ancestrales et voient des choses que nous, citadins modernes, avons perdu de vue.
Si vous aimez les histoires de villages, de marché et de prophétie, vous trouverez ce livre dépaysant et exotique (la traductrice ponctue d’ailleurs habillement le texte de mots arméniens). Moi, sincèrement, ça me passe totalement à côté et je n’ai pu en finir la lecture.
Parution le 17 mai 2023
chez 10/18, Littérature étrangère
Traduction (russe) Ekaterina Cherezova
360 pages / 8,60€