Joyeuse ouverture de saison au Théâtre des Champs-Elysées !
12 septembre 2023. La salle est comble pour l’ouverture de saison du Théâtre des Champs-Elysées. Cela sent encore le retour de vacances. Y a de la joie dans le hall et les escaliers. L’impatience de retrouver la programmation classique du Théâtre des Champs–Elysées. Le programme est alléchant pour une ouverture de saison : l’Orchestre et le chœur de la Scala de Milan pour faire résonner les plus beaux succès de Verdi dirigés par Alberto Malazzi et Riccardo Chailly, l’homme aux multiples décorations : Grand Officier de la République d’Italie et membre de la Royal Academy of Music de Londres, Grand Croix de la République d’Italie, Chevalier de l’Ordre du Lion des Pays-Bas, Officier des Arts et Lettres en France, mais aussi un chef d’orchestre invité dans les plus grandes formations et les plus grands opéras.
Le programme est en deux parties de 40 minutes. Du bref pour de l’intense.
- Sinfonia, « Gli arredi festivi », « Va, pensiero, sull’ali dorate », extraits de Nabucco ;
- « Gerusalem », « Signore, dal tetto natìo », extraits de I Lombardi alla prima Crociata
- Prélude ; « Si ridesti il Leon di Castiglia », extraits d’Ernani
- Ballet final (acte III, tableau 2), « Spuntato ecco il dì d’esultanza », extraits de Don Carlo ;
Entracte
- Prélude, « Che faceste? Dite su! », Chœur des Sorcières « S’allontanarono! », « Patria oppressa! Il dolce nome », extraits de Macbeth
- Prélude, « Vedi le fosche notturne spoglie », extraits d’Il Trovatore
- Sinfonia, Tarentelle « Nella guerra è la follia », extraits de La Forza del destino
- « Gloria all’Egitto, ad Iside », extrait d’Aida
On s’interroge. Serons-nous encore surpris et touchés par des airs que nous avons entendus et réentendus ? Échapperons-nous à la citation fatale de Verdi lui-même : « le public admet tout au théâtre sauf l’ennui » ?
Force est de constater que rapidement après quelques portées, la force de la musique verdienne associée au chœur de la Scala atteint son objectif. On se retrouve progressivement emporté par l’ensemble qui s’amuse d’un répertoire mené à la baguette et avec expression par un Riccardo Chailly qui théâtralise l’œuvre verdienne avec des variations prononcées comme pour mieux s’échapper d’une autoroute musicale composée d’airs connus. Si durant la première partie l’orchestre semble s’ajuster à la salle et au plateau – avec des cuivres un brin trop présents – la deuxième partie est totalement réussie, grâce à un chœur harmonieux, puissant, et quelques musiciens de l’orchestre qui finissent par se détacher visuellement et musicalement de l’ensemble.
On finit par adhérer à la démarche d’un Chailly expressif et par rejoindre un Verdi force de vie. Émouvant Patria oppressa! il dolce nome, puissant Vedi le fosche notturne spoglie, spectaculaire Tarentelle « Nella guerra è la follia », défendue par un premier violon exceptionnel, bondissant sur sa chaise. On finit séduit par la cohérence et l’unité de l’ensemble devant un répertoire pourtant très éclectique digne d’un best of. L’exercice est toujours périlleux.
L’orchestre à l’unisson, le chœur dirigé par Alberto Malazzi, font sonner comme jamais l’œuvre de Verdi, provoquant le « Viva Verdi » d’un spectateur italien débordant de joie dans la salle. Riccardo Chailly dans sa légère queue de pie de velours se retourne, s’en amuse et sourit. Il règne une forme de généreuse fraternité dans la salle. Les succès de Verdi rassemblent. Les spectateurs sourient de plaisir devant un concert qui a atteint son objectif : mettre tout le monde en joie avec des airs populaires portés aux nues. Les applaudissements sont là. La saison est ouverte !
Le programme de la soirée : https://www.calameo.com/read/0030455153fd45da7ac5d
Retrouvez la programmation du Théâtre des Champs-Elysées : Saison 2023 – 2024 (theatrechampselysees.fr)