Récitatif, la seule et unique nouvelle jamais écrite par la prix Nobel de littérature Toni Morrison, nous est vantée par le bandeau presse comme « un joyau » « brillant, drôle et cruel ».
L’histoire est assez simple : deux fillettes de « races différentes » partagent pendant quatre mois une chambre dans un orphelinat. Elles sont alors inséparables et complices. Devenues adultes, elles se recroisent de loin en loin et constatent avec nostalgie et amertume que leur complicité enfantine a laissé place au malaise causé par la question raciale.
Ce court texte (59 pages) est conçu comme « l’expérience d’ôter tous les codes raciaux d’un récit concernant deux personnes de races différentes pour qui l’identité raciale est cruciale » (page 64). En gros, le truc du livre, c’est qu’il est impossible de savoir en le lisant qui est noire et qui ne l’est pas, alors que cette question est prédominante dans les relations entre les deux (ex) copines.
Dommage pour moi, j’ai postulé dès le départ que la narratrice était noire, tout simplement parce que Toni Morrison l’est et parce que je pensais qu’il s’agissait d’un texte autobiographique. Ce n’est donc qu’en parcourant la postface que j’ai compris de quoi il retournait.
Moi qui n’aime ni les préfaces, ni les nouvelles ni les postfaces (surtout quand elles sont plus longues que le texte lui-même !) j’ai bien peur d’être totalement passé à côté du livre…
Il m’en restera malgré tout le souvenir d’une nouvelle très bien ficelé, émouvante et percutante, dont la première phrase est assez géniale : « Ma mère dansait toute la nuit et celle de Roberta était malade ».
Paru le 07 septembre 2023
chez 10/18
Zadie Smith (postface de),
Christine Laferrière (traduit par)
Littérature étrangère, Livres, Recueil de nouvelles, Roman
Récitatif, Toni Morrison, 10/18
Récitatif, la seule et unique nouvelle jamais écrite par la prix Nobel de littérature Toni Morrison, nous est vantée par le bandeau presse comme "un joyau" "brillant, drôle et cruel".
Ce court texte (59 pages) est conçu comme "l'expérience d'ôter tous les codes raciaux d'un récit concernant deux personnes de races différentes pour qui l'identité raciale est cruciale" (page 64).
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