Bon je prends la place d’Esteban cette semaine parce qu’il y a eu un petit oubli cet été dans la presse. On a beaucoup pleuré nos artistes disparus (Lauren Bacall, James Garner) et spécialement Robin Williams, qui a eu de jolis rôles et qui a participé aussi à pas mal de nanars cosmiques.
Son interprétation dans L’homme Bicentenaire, où le comique joue un robot vaut son pesant de navets ! Il s’est aussi compromis dans pas mal de comédies américaines, aussi indigestes qu’un big mac au foie gras, en dehors des frontières yankees. Il va nous manquer.
On est aussi attristé par le destin de Thierry Redler, l’acteur des Filles d’à coté. Il avait bercé notre jeunesse en participant à la ronde des acteurs qui furent « révélés » dans les productions AB. Moins culte que les héros d’Hélène et les Garçons mais son visage nous était familier. Salut l’artiste !
Mais personne durant l’été a pleuré le plus grand artiste anglais des années 80 et 90, l’épatant et ricanant Rick Mayall. Les premiers abonnés de Canal Plus, se souviennent certainement de ce drôle de punk qui vivait des aventures foutraques dans Les Branchés Débranchés (The Young Ones en anglais). En 1985, nous n’étions pas habitués à tant d’incroyables vulgarités.
Voilà la marque de fabrique de cet héritier punk des Monty Python. Sur la série il rencontre son ami Adrian Edmonson qui le suivra dans des séries télévisées plus que décapantes. Après cette série sur des étudiants désabusés (South Park a beaucoup pillé la série), Mayall s’attaque à la politique avec The New Statesman, critique trash et peu consensuel.
Désagréable, élastique, hystérique, Rick Mayall peut mettre mal à l’aise. Programmé dans la même soirée que la première diffusion de Friends sur la chaine Jimmy, la série était impressionnante car elle osait tout. Le mauvais goût et les absurdités totales.
C’est ce qu’on aime chez lui. Il n’a peur de rien. Il joue avec son complice, Edmonson. Il repousse la provocation à son extrême avec le salace Bottom, série au-delà du réel, sur les délires de deux chômeurs libidineux. Richie et Eddie sont deux figures de la contre culture Outre Manche.
Mayall ne réussira jamais à connaître le même succès au cinéma mais tant d’efforts à repousser les limites font de lui un artiste important, unique en son genre et forcément mésestimé. Il y avait chez lui et dans son style, une anarchie maîtrisée et un second degré totalement maîtrisé et totalement british. Bien entendu il a fait hurler la censure et les biens pensants britanniques.
Il était à l’aise sur scène et à l’écran. Il multipliait les projets mais hélas son coeur a fini par lâcher à 56 ans. On va boire un coup à sa santé. Mince, Nicolas Feuillate est mort cet été aussi. Va falloir encore faire une chronique…