La quatrième de couverture attire.
Dans un futur proche, les réseaux sociaux ont atteint l’étape ultime : permettre de déverser ses pensées sur le réseau et les partager au Monde entier. Cette transparence totale vue comme une idée magnifique à sa création va vite poser question et même un mouvement de résistance.
Sur le papier l’idée paraît captivante et étroitement liée avec des problématiques actuelles. Dans les faits, la lecture de ce livre n’est pas aisée.
De manière assez linéaire, le roman commence par la genèse de l’outil et définit les raisons qui ont amenées à sa création. Un tel point de départ apparaît. Néanmoins, quelques pages plus tard, l’auteur vient raconter l’histoire de personnes tierces, sans lien avec le premier personnage défini, dans une temporalité différente.
Au chapitre suivant, une autre histoire est racontée. Les chapitres s’enchaînent, les personnages et les temporalités s’additionnent sans que le lecteur trouve une trame.
Là où Hervé Le Tellier peut dresser foultitudes de portraits sans perdre son lecteur ici, dans L’Anomalie, l’auteur nous emmène dans énormément de directions, sans suite logique ou colonne vertébrale. Vers la fin, l’auteur change de style, passe à une écriture télégraphique, pour un récit d’un personnage en particulier, sans lien avec l’intrigue principale qui est censée être centrée sur les conséquences de la création de ce nouveau réseau.
En fin de compte l’auteur analyse à aucun moment ces conséquences ou les luttes des résistants au système.
Ce livre ne constitue qu’un recueil de moments de vies de personnages tous liées de près ou de très loin tels qu’ils auraient été déversés sur le réseau et sans incidence les sur les autres.
En conclusion : pas assez vite lu / vite oublié.
Paru en poche le 21 septembre 2023
chez 10/18, collection littérature étrangère
456 pages | 9,20€
traduction (américain) Sylvie Schneiter