Comme son copain de l’espace Alien, le rasta prédateur n’est pas à la hauteur de sa réputation depuis quelques films. Apparu sur Disney +, ce Pocahontas guerrier sort en DVD et remet un peu la franchise sur les rails…
Rappelons-nous ! Predator est un chef d’œuvre. L’acte de naissance de plusieurs monstres sacrés du cinéma américain. Le mastodonte Schwarzie. L’impitoyable cinéaste John Mc Tiernan. Et le chasseur intergalactique. Predator: une pierre angulaire du film d’action.
Predator 2 est aussi un chef d’œuvre. A sa manière. Incapable de rivaliser avec Mc Tiernan, le sympathique Stephen Hopkins transforme le Predator en Charles Bronson : un justicier dans la ville ! Armé de solides personnages et de répliques tranchés, le film peut se voir comme un sommet de série B totalement assumé.
20 ans plus tard c’est le très inégal Robert Rodriguez qui écrit et produit Predators. On est dans le grand n’importe quoi qui n’ose jamais faire mieux que ses deux aînés.
Plus tard encore, le scénariste du premier volet, le torturé Shane Black décide de détruire la franchise avec The Predator, œuvre malade à l’ironie mordante mais totalement incompréhensible par ses choix totalement suicidaires.
Et on ne parlera pas du duo hilarant Alien vs Predator. Sort du bois en DVD, ces jours-ci, Prey de Dan Trachtenberg. Une bonne surprise pour ceux qui ont grandi avec cette créature fascinante malgré les mauvais traitements cinématographiques.
De nouveau, le monstre redevient un objet de cinéma et suggère autre chose que de la grosse baston sans cerveau. Comme Mc Tiernan dans les années 80, c’est un retour à l’état de nature violent qui est proposé.
Prey se passe dans les grandes plaines américaines. Les Indiens ne sont pas encore en voie de disparition mais vont faire face à toute la technicité d’un Predator.
Les auteurs ont la bonne idée de jouer le dépouillement et on remercie le réalisateur de ne jamais faire dans la surenchère. Le film va très souvent à l’essentiel : interroger sur nos pulsions de mort et la bestialité si humaine.
Bien produit et plutôt efficace, la série B aurait largement eue droit à une sortie au cinéma. Le vrai. Le grand écran. Le cinéaste a le goût de l’iconisation et respecte constamment le produit d’origine.
Loin des productions boursouflées des plates-formes, Prey a quelques défauts (euh la musique insupportable par exemple) mais semble comprendre la complexité du monstre et ce qu’il nous renvoie. De la à dire qu’il s’agit d’une œuvre philosophique…
2022 – 20th Century Fox