Littérature étrangère, Livres, Roman

Anna Karénine, Léon Tolstoï, 10/18


Quand j’étais petit, ma Maman m’a totalement divulgaché la fin de Anna Karénine. Je me suis donc longtemps dispensé de la lecture d’un livre de près de mille pages dont je connaissais déjà la fin ! (Combien vous dois-je pour la séance, Docteur.e ?!).

La réédition récente de chef d’œuvre de la littérature russe du XIXème siècle par la maison 10/18 m’a convaincu de me lancer dans la lecture de cette longue histoire d’amour contrariée. Je pensais qu’une nouvelle traduction justifiait la ressortie du livre, mais en fait non, il s’agit d’une traduction, anonyme, parue en 1886.

Heureusement, la traduction n’a pas du tout vieilli et j’ai été surpris de constater combien ce livre se lisait facilement. De façon habile et agréable, le traducteur (ou était-ce une traductrice?) conserve certains mots en langue originale et les traduit en bas de page. J’aime ce procédé qui permet de se projeter plus facilement en Russie. De la même façon, les références ou les mots compliqués (marmoréen, coterie…) sont expliquées afin de vous dispenser de sortir votre dictionnaire. Tout cela rend la lecture très fluide et c’est tant mieux car le livre est long.

Dans certains livres russes, on se perd dans la multitude de personnages et la multiplicité de leurs pseudonymes. Ici au contraire, le nombre de protagonistes est relativement limité et l’on identifie toujours facilement de qui on parle.
Il y a Lévine, l’idéaliste intransigeant, amoureux éconduit. Kitty, la jeune et belle trahie. Wronsky le bellâtre. Anna la mère de famille terriblement séduisante, Oblonsky le charmeur infidèle et Dolly sa femme blessée.

Pendant près de mille pages, tout ce petit monde de la grande bourgeoisie russe se séduit, se dédit, se trahit. Levine et Anna ont du mal à se satisfaire de leur condition de mortels et cherchent l’Absolu, tandis qu’Oblonsky et Wronsky se contenteraient bien d’une vie de plaisirs. Mais la chair est triste, hélas.


Un vrai feuilleton qui en vaut bien d’autres !

Paru le 20 juin 2024 (réédition)
10/18 Littérature étrangère
984 pages | 10,90€


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