Musique

Nos ministres à nous : Nilufer Yanya & Marie Pierre Arthur

Pour le prix du ministre de l’intérieur, les nommés sont… des tristes sires, des arrivistes déclarés, des pauvres types pathétiques et peut-être un ou deux qui ont encore la foi. Allez, avouez que cette situation atypique et politique nous amène tout un lot de questions, de ras le bol et un peu d’amusement. Ici, on a décidé de nommer des ministres musicaux.

Et on va commencer par la ministre de la mode. La pochette a tout du truc tape à l’œil. On se dit que l’on est tombé dans un enfer commercial et pompeux. On est en droit de se demander si c’est encore possible de mettre en scène de la bimbo qui vomit des tubes fabriqués par des spécialistes du marketing.

Et puis non, l’anglaise Nilufer Yanya n’est pas une écervelée mais belle et bien une tronche bien faite. Méfiez vous des apparences. Son disque est une réussite éclatante. En bonne Britannique, la jeune femme a tout absorbé de la musique pop et elle produit des morceaux éclectiques, savoureux et surtout que l’on n’attend pas vraiment.

On lorgne beaucoup sur un rock indé mais qui connait aussi les réalités du marché. Il y a de la soul et des morceaux synthétiques. La demoiselle mélange les genres avec une gourmandise assumée.

Au fil des morceaux, My Method Actor se révèle: c’est du bon gros rock à l’ancienne. On pense aux années 90 et toutes ses nanas qui voulaient distordre les règles établies. C’est ce que fait très bien Nilufer Yanya, étrange chanteuse et musicienne assez douée pour nous faire perdre la tête. Parce que Taylor Swift restera le maitre du monde, on peut bien en faire une ministre de la mode, avec autant de bons gouts à chaque mélodie !



Maintenant, on va faire un tour aux affaires extérieures, et nommée la Gaspésienne Marie Pierre Arthur comme ministre de la tendresse. Au Canada, cette chanteuse cristallise toutes les tendances qui traversent le pays. Depuis quinze ans, elle défend un style bien à elle qui va de la discrète confidence à une efficacité empruntée à Springsteen. Le champ des possibles chez elle est simplement incroyable et toutes ses œuvres sont à découvrir.

Car au milieu de tout cela, il y a un cœur. Qui ne change pas. Écouter ses disques, c’est recevoir des nouvelles d’une bonne copine que l’on ne voit jamais assez. On devine qu’elle change mais il y a une sincérité qui subsiste.

Donc les effets sont plus pop et elle avance sur des terrains plus soul que d’habitude. Mais ça lui va bien. La couleur bleue inspire de la joie, de la bonne humeur et une envie de déconcerter. Les chansons sont très éclairées et vont vers des endroits inattendus. Mais la voix reste ce guide chaleureux qui se confie avec de belles nuances. Musicalement, c’est très agréable et la chanteuse continue à être vraie. Difficile de ne pas craquer par elle, encore une fois.

Enfin nous rêvons de mettre Ginger Root pour diriger le ministère de la jeunesse ! Shinbangumi est une belle plage de réjouissances et d’espiègleries en tout genre. Voilà de l’album qui montre que nos jeunes ont des idées.

Bon c’est un jeune de Californie mais il a très bien appris ses leçons : son disque s’amuse à parodier avec élégance les us et coutumes de la pop des années 80. Avec cette petite ironie qui permet d’imaginer que le jeune homme n’est pas qu’un simple copieur prétentieux.

Son disque est très drôle. Souriant même. C’est un album concept mais c’est surtout sautillant, constamment. Les idées fusent. Elles nous caressent dans le sens du poil: on se verrait bien chanter ses titres dans un karaoké.

Ce disque est une petite boule à facettes qui nous fera oublier les tristes sires, les arrivistes déclarés et les pauvres types pathétiques! 

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