Alors que faire dans ces cas là ? Écouter de la musique. Pour oublier que l’on n’a pas besoin de boire un petit verre pour oublier la tristesse de janvier, en découvrant de nouveaux titres, des groupes qui naissent et des histoires abracadabrantes qui font tout le sel du rock, de la pop ou autre !
Pour lutter contre la cuite généreuse entre amis, voici trois petits conseils musicaux qui ne vous feront pas mal à la tête mais vous donneront le tournis. Ce sont les Canadiens qui visiblement ont le plus grand sens de la fête sonore. Chez nous le mauvais temps use notre moral ; là-bas ils affrontent le blizzard et Donald Trump. Nous sommes des petits joueurs à côté d’eux. Et pourtant, ils ne baissent jamais les bras.
Donc pour s’enivrer sans tomber dans un verre, voici les Lions In the Street et leur premier album, Moving Along. Le quatuor canadien a simplement pris le meilleur des Stones dans quelques chansons et réalisait un pur disque de soiffards !
Il y a de la guitare qui suinte du bourbon, de l’harmonica qui titube, un chanteur qui s’égosille comme un bluesman céleste et, heureusement, il y a de la batterie qui ne perd pas le rythme. Des tonnes d’effets nous rappellent les meilleures orgies de Jagger et Richards.
Bourlingueurs et galériens apprécieront ce gros rock qui tape du pied et joue habilement avec tous les excès du genre. Comme les Black Crowes, il y a deux frangins (anciens éboueurs) dans le groupe et leur rock a quelque chose de mythique et à la fois populaire. Doué pour faire revivre les grandes heures du rock écorché et nocif, les Canadiens offrent de jolies chansons pleines de fureur, de plaisir et de grosses gouttes de sueur !
Ils sont en cas plus nuancés que les gaillards de Lendemain de Veille (qui veut dire gueule de bois à Montréal), grosse blague musicale qui sent la vinasse et la poutine de Québec. Attention, si vous avez cessé l’alcool durant le mois de janvier, leur disque va être un pousse au crime inavouable !
On s’en vient ! est une célébration des plaisirs simples de la vie : la nature, les potes, la famille, le 4X4, la casquette militaire et des milliers de bières à picoler ! On pourrait taxer rapidement le groupe de gros beaufs arriérés mais ce sont de sacrés bons musiciens qui se prennent pour des stars du rock.
Et ils ont raison : ils sont assez irrésistibles ces homo-sapiens déchainés ! Leurs chansons sont tout à fait abordables et leur humour de fêteux a un certain charme. Si vous ajoutez l’accent canadien, difficile de leur en vouloir. Le disque nous fait doucement régresser, comme si on sentait les effets de l’alcool monter au fil des minutes.
Celles qui biberonnent certainement beaucoup, ce sont les héroïques musiciennes de Lambrini Girls. Là, nous venons de traverser l’Atlantique pour atterrir à Brighton, en Angleterre. Là-bas, la bière est une religion et l’abstinence, une hérésie. La musique en état d’ivresse ce n’est pas une faute de goût : c’est du punk nerveux, politique et artisanal !
Phoebe Lunny et Lily Maciera Bosgelmez sont donc tombées dedans quand elles étaient petites. Pour elles, le rock est simplement une grosse décharge électrique, un exutoire exubérant à toutes les injustices du monde. Elles crachent dessus avec une élégance particulière sur 11 titres particulièrement énervés. Ils font palpiter et chavirer. Ça déroule des compositions à cent à l’heure et la chanteuse disserte avec un aplomb que l’on admire vite. Sleaford Mods se sont trouvés des petites sœurs.
Ce n’est plus de la musique, c’est un acte de révolte ! Et c’est tant mieux ! D’ailleurs, on ne suit pas trop les modes sur ce site donc pour tout vous dire, le January Dry on s’en fout complètement. On lève nos verres et ses trois disques à votre santé et vous souhaitant de joyeuses soirées qui réchauffent et qui font chanter très fort !