Si vous voulez planer sans être hors la loi, le nouveau groupe de Chris Robinson vous offre sa dose d’effets ouatés et de rock psychédélique. Intemporel !
Quand il ne fait pas des tournées avec les Black Crowes et son frangin, Chris Robinson bricole une musique beaucoup moins blues que son premier groupe et plus ouverte sur des musiques pleines d’utopies mystiques, de visions colorées et de soleil californien.
L’illustration du troisième album du Chris Robinson Brotherhood est un modèle du genre : un pur produit psychédélique avec petites fleurs, paysages et créatures cosmiques. Chris Robinson, barbu et perché, disparaît totalement dans ce groupe où l’on retrouve entre autres, le guitariste de Ryan Adams, Neal Casal, assez inspiré par cette ambiance fumeuse et trippée.
Dans ce nouvel opus, Chris Robinson tente donc un rock plus barré que les Black Crowes. C’est tout aussi roots mais la nature des ambitions est différente. Effectivement, ici on navigue au bord de plages délirantes de sons bidouillés et vintage.
On pense évidemment au Grateful Dead car Robinson partage ce goût pour les rythmes qui s’étirent mais qui conservent leur influence rock. C’est un joyeux foutoir où l’on devine sur chaque solo, un plaisir partagé.
Les musiciens assurent. Il y a des références multiples mais le groupe réussit sa mission : nous faire voyager. Avec une pointe de funk, des instruments libérés et des idées retro, cette récolte phosphorescente nous plonge dans un univers barré et résolument vieillot. C’est le charme et la limite. On s’en moque, les vibrations sont bonnes. Sans nostalgie, le Chris Robinson Brotherhood est une belle découverte typiquement américaine !
Silver Arrow – 2014