C’est âpre. C’est rouge. C’est bon. En embrassant tous les clichés du polar hardcore, Juillet de Sang est réjouissant et réussit même à surprendre.
C’est une petite ville tranquille comme souvent les auteurs de polar savent les décrire. L’ennui rassure et hante les habitants jusqu’à ce que Richard Dane tire sur un cambrioleur. La police enquête mollement. L’affaire est rapidement classée. Dane est fêté par la petite communauté. Hélas pour lui, le papa du voleur vient tout juste de sortir de prison et il n’est pas content…
Joe R.Lansdale connaît les conventions. Il les respecte avec une ferveur quasi religieuse. On retrouve tout ce que l’on sait de la petite ville secouée par la violence. Le règlement de compte. La corruption. L’ambiguïté de la justice. Tout y passe. Heureusement Juillet de Sang se permet des virages à 180 degrés.
Le livre pourrait se diviser en trois parties, distinctes. A chaque fois, Lansdale nous plonge un peu plus dans la noirceur. Ce qui ressemble d’abord à un exercice de style assez sage devient une oeuvre de plus en plus sauvage. Les héros se font promener dans un univers sombre, cruel et d’une violence de plus en plus écoeurante.
Mais c’est brillant par sa sécheresse et sa virtuosité. Les apparences sont trompeuses.Richard Dane va se retrouver piéger dans un cynisme incroyable qui ouvre la porte de l’enfer, celle des autres, ceux qui se moquent de tout, qui n’ont plus de limite. Accrochez vous. Ca fait mal… et c’est ca qui fait du bien.
Folio – 320 pages