JK Rowling, star et milliardaire depuis le succès d’Harry Potter sur tous les supports médias, s’est fait massacrée par la presse lorsqu’elle a sorti son premier polar, Une place à prendre. Pas bête, elle pousse son envie de récits policiers en changeant de nom. Aussitôt ça fonctionne. La presse adore Robert Galbraith.
Il est vrai que ce dernier sait y faire en matière d’histoires palpitantes dans un Londres ambigu qui cache bien des secrets autour du star system. C’est le plus intéressant dans le bouquin: la description du poids de la renommée et de la gloire!
On devine que l’auteur d’Harry Potter s’en donne à coeur joie. L’univers du show business est dépeint sans aigreur mais avec une certaine cruauté assez jouissive. Et pour ne pas être trop sombre, l’écrivain réussit un personnage principal, torturé mais très sympathique.Un détective privé décalé et héroïque, qui nous réconforte un peu avec l’humanité près à toutes les bassesses.
Cormoran Strike, carrure de rugbyman et amputé d’une jambe, est détective et fils de star. Il a bien du mal avec sa carrière professionnelle comme avec sa vie privée. C’est un cliché de la littérature mais Galbraith/Rowling arrive à le rendre touchant et amusant. Car ce drôle de type va rentrer dans le monde de la mode comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.
Il est chargé par un riche avocat de découvrir ce qu’il s’est passé: une mannequin célèbre est tombée de son balcon. La police a conclu au suicide mais les apparences peuvent être trompeuses. Le bouquin ne fait donc pas du tout dans la nouveauté mais l’efficacité est là.
Rapidement on s’attache aux enquêteurs. On s’amuse beaucoup de voir Rowling régler ses comptes avec la presse et observer la dangerosité des lumières de la gloire et de la ville. Ce n’est pas le grand polar de l’année mais c’est sûrement une oeuvre bien ficelée et un très bon moment de lecture. Si Cormoran Strike pouvait avoir autant de succès que le petit magicien, nous, les amateurs de polar on ne serait pas contre!
Livre de poche _ 696 pages