Les petits anges islandais profitent de l’été. A l’occasion, ils abandonnent leur ambiance cotonneuse pour une musique plus terrienne. Ce disque peut être la bande son parfaite de l’été.
Meo suo i eyrum vio spilum endalaust de Sigur ros, c’est d’abord la pochette ! Une traversée d’autoroute en toute liberté et sans vêtement. Le quatuor nudiste nous invite à la grande évasion et, quand on les connaît, on est prêt à les suivre partout.
Ce nouvel album au titre imprononçable commence sur un ton enjoué, tout en rythme et balance de la fraicheur là où il y avait un délicieux confinement. Sigur ros s’éloigne de son style élégiaque et déplace son rock progressif vers quelque chose de plus apaisé et plus rieur.
La suite sera tout de même plus classique. Tout paraissait brouillardeux (mais envoûtant) auparavant ; aujourd’hui tout s’apparente à une ode piquante à la légèreté. On retrouve ce doux langage barbare parfois inventé (la fameuse langue volenska), les orchestrations minimalistes puis les emprunts grandiloquents du classique.
Pourtant c’est un disque qui s’oppose à l’hivernal Takk et à une grande partie de la discographie du groupe. Comme la pochette, l’ensemble est chaleureux et se révèle libre. Le quatuor se défait un peu de son style identifiable et le transcende sans le révolutionner.
Cependant il y a bien une atmosphère différente. Comme d’habitude, c’est planant et propice à la rêverie. Mais elle paraît ici plus concrète. Les morceaux semblent plus carrés. Peu de grandes plages de musiques épiques. A peine deux chansons atteignent péniblement les neuf minutes !
Sigur ros propose toujours une musique sensationnelle, qui transporte et se défait des clichés autour du post rock ou rock progressif. Même s’ils semblent revenir sur terre, les musiciens de ce groupe restent en contact avec une musique d’un autre Monde. A visiter d’urgence !
EMI 2008