Vous connaissez les Razzie Awards qui récompensent les pires films de l’année à Hollywood? Devinez qui a récolté trois prix dont celui du pire film de 1989, devant Karaté Kid 3, Haute Sécurité ou Roadhouse? Cette fois, l’ultime nanar vole très haut dans la galaxie Star Trek!
Après deux épisodes signés par Leonard Nimoy, William Shatner réclame lui aussi sa propre réalisation. Après tout, c’est lui le chef de l’USS Enterprise! Il dirige donc Star Trek vers le plus important des sujets: Dieu! Rien de plus, rien de moins! Devant une émission de télévangélisme, Shatner trouve l’inspiration même si les producteurs et le créateur original de la série restent dubitatifs.
Y a de quoi! Le film commence par une petite promenade en forêt sur Terre avec Kirk, McCoy et Spock (ce n’est pas Brokeback Mountain non plus) dans une imitation de parfaits boy scouts ou cow-boys. Mais le devoir les appelle. Ils partent à la rescousse d’otages sur une planète mystérieuse. Sacrilège: ils se promènent sur le pont en jeans pour remplir leur mission.
C’est là que Spock retrouve son demi frère, un Vulcain illuminé qui s’est mis en tête d’aller à la rencontre de Dieu. La messe est dite: Kirk et son équipage vont affronter une force aussi puissante que malfaisante. Car, la production fut houleuse.
On ne badine avec la religion aux Etats Unis. Si les oreilles de Spock sont sacrés chez les fans, les croyances aussi. Les polémiques que pourraient réveiller le film s’opposeraient à l’humanisme charmant de Gene Roddenberry. Le scénario est constamment en réécriture. Et une grève des scénaristes éclate un peu plus tard.
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Car c’est le crash total. Tous les comédiens ont l’air de se moquer des enjeux, confus et ringardissimes (Zardoz est un chef d’oeuvre à coté). La série télévisée Star Trek Next Generation a fini par donner un vrai coup de vieux au casting original. Ils donnent l’impression de serrer le ventre tout le temps.
C’est prétentieux et hilarant. Les effets spéciaux ne surprennent plus. Sybok, le frère taré de Spock est un méchant peu crédible, sorte de hippy messianique à gros sourcils! Intentionnellement tout est drôle dans ce triste épisode, entre les bottes de ski volantes, un chef Vulcain très disco et d’impayables phrases sur la science ou la religion. On touche le fond. C’est le désastre complet. Le film reçoit les pires récompenses de l’industrie. On jubile mais la riposte est déjà en marche… heureusement pour nous!