Le parcours suivant est connu. Vous êtes chanteur de jazz. Vous avez du succès. Vous aurez alors la tendance à glisser vers un son plus mainstream, proche de la pop. Les exemples sont nombreux. Dans le cas de Hugh Coltman, c’est l’inverse.
Auteur de deux disques pop, l’artiste est désormais tourné vers le répertoire jazz et semble avoir craqué pour les chansons de Nat King Cole. L’Anglais, installé à Paris depuis la fin de son groupe The Hoax, a fait une rencontre déterminante.
En 2012 il accompagne en tournée le pianiste et tête chercheuse du jazz, Eric Legnini. Celui ci fait de lui un crooner nouvelle génération, loin des clichés et des performances hors normes. Il a de l’élégance, un flegme et un charme qui va très bien au jazz.
Charme discret du jazz vocal, Hugh Coltman ne fait rien comme les autres. Il y a dans sa collection de reprises de nombreuses surprises au niveau de l’orchestration. Il se fait aider par des musiciens inspirés. Le disque est supervisé par un Eric Legnini qui maîtrise son art. La conversion au jazz de Coltman est réussie.
Il est parfois un peu trop prudent mais il donne un coup de jeune aux chefs d’oeuvre de Nat King Cole. Il y a des incontournables mais le choix va chercher aussi des choses moins connues, ce qui permet au chanteur de marquer un peu plus son territoire.
On ne sait pas si ce choix de carrière est définitif mais Hugh Coltman a bien raison de suivre ses envies, loin des étiquettes et des sages décisions. Un disque parfait pour rentrer dans l’hiver.
Okeh – 2015