Pendant que les hipsters de tout bord recyclent tous les courants (culturels) alternatifs, Lou Barlow, à l’approche de la cinquantaine, ne triche pas. Il écrit des ritournelles bien troussées avec peu de moyens mais plein d’idées!
Pionnier du mouvement lo-fi, Lou Barlow doit se marrer devant tous les barbus et les faux ringards qui font et défont les tendances actuelles. Bassiste du bien barré Dinosaur Jr, virulent musicien de la période grunge, leader de Sebadoh, Lou Barlow a tout connu, grandeurs et décadences, succès populaires et misères égocentriques.
Comme ses copains de Dinosaur Jr, il est désormais revenu de tout, sorte de survivant binoclard, discret mais sympathique dès qu’il donne de ses nouvelles. Brace the Wave ne déçoit pas. A l’économie de moyens, il trouve encore les ressources d’écrire un disque inspiré et identifiable.
Il a toujours l’instrument, l’idée ou la voix qui fera la différence. Ses chansons ont encore du caractère alors qu’il a été imité 1000 fois. Il gratouille sa guitare mais c’est l’élan qui sera décisif dans la perception de sa chanson. Il est enjoué puis sombre mais Lou Barlow ne se renie pas du tout. Au contraire, il s’affirme encore. On s’étonne de le reconnaître alors que son format de production est quasi rudimentaire
Enregistré en six jours, son disque réussit avec peu de choses à posséder une vraie ampleur et un putain de charisme. Bien entendu ce n’est pas nouveau. Mais à cinquante ans bientôt, Lou Barlow va bien. Il se fait plaisir et cela s’entend. Pas d’aigreur. Pas de mélancolie. Juste une petite musique de chambre joué par un grand dadais qui ne semble pas trop avoir peur de vieillir.
Joyful Noise recordings -2015