Les champions de la pop « made in France » sont revenus en force cette année. Juste pour citer les plus fameux come back, on applaudira les retours des Innocents ou de William Sheller. Mais il ne faut pas oublier les petits jeunes qui débutent ou les musiciens adeptes de douces harmonies et paroles aigres douces. Il faut donc absolument faire la connaissance de l’élégant Alain Gibert.
Comme sur sa pochette, tout est question de sobriété et de raffinement. C’est cela le secret de la pop « à la française ». Alain Gibert a l’air d’un type discret mais cela le rend assez précieux car effectivement il a l’art de piocher le sublime dans l’ordinaire.
On pensera a Daho mais pourtant il faut voir du coté de Dominique Dalcan, artiste maudit de la chanson française dans les années 90. Comme lui, le lyrisme est sourd et pourtant omniprésent car Alain Gibert joue avec une modestie rassurante et risquée de nos jours.
Ses paroles sont douces et n’ont pas peur d’être poétiques. Il disserte comme les autres de l’amour, la désillusion et tous les sujets propres à la chanson. Mais le classicisme a du bon. Aujourd’hui cela s’apparenterait à du culot. Tout semble baliser chez ce dandy parisien.
Pourtant ses chansons sont plus riches à chaque écoute. Les arrangements sont chaleureux. Une pointe de féminité fait la différence. Les instruments sont choisis avec intelligence. Au delà de la belle apparence, Alain Gibert séduit avec une belle aisance, soulignant son amour pour le cinéma.
Il donne effectivement à ses chansons des petits airs cinématographiques qui font du bien à entendre. Du cinéma d’auteur. Il nous fait sortir en dix titres, de l’ordinaire et son disque toucherait presque au sublime. La relève semble assurée.
Martingale L’autre distribution – 2015