Cinéma

007 Spectre

Casino Royale était un film très réussi. Quantum of Solace ce fut un désastre. Skyfall fut à l’inverse un carton planétaire. Que sera ce Spectre de Sam Mendès? Est ce que notre James Bond a réglé ses problèmes avec le passé pour mieux courir après les vilains de tout poil?

Skyfall fut un monstrueux succès mais tout de même, en y repensant, on se demande s’il n’y avait pas un peu trop de psychologie. James Bond pleurnichait sur son passé et s’énervait bien trop peu pour attraper les méchants. Le film était une énorme thérapie pour l’agent secret. On en demandait pas tant: L’agent 007 est un gros bourrin, qui drague tout ce qui bouge et qui aime bien se battre avec les pires mafieux du Monde entier.

C’est ainsi qu’on l’aime, James Bond. Daniel Craig réussit à humaniser le mythe avec un vrai charisme et pas mal de talent. Mais 007 ne peut pas être un simple métrosexuel! Il a quand même le permis de tuer le gaillard. Et ca fait vingt quatre films qui sauvent le film.

On douterait de lui avec le temps. Dans cette période trouble, le gouvernement anglais préfère les drônes aux agents sur le terrain. La crise, tout le monde la traverse. Bond pourrait donc être envoyé aux oubliettes de l’espionnage mais le bonhomme a encore de la ressource.

Il semble avoir retrouvé toute son efficacité. La scène d’ouverture est spectaculaire et montre un héros déterminé, moins enclin à se regarder le nombril. Il arrive même à mener une enquête sur une organisation mondiale de malfaiteurs. Moins d’enquête et plus d’action. Toute l’équipe de Skyfall s’est réunie à nouveau mais ne fait pas le même film.

Plus cher, plus long mais aussi plus rigolo. Une fois de plus, le scénario veut nous faire le coup de l’ennemi intime et de l’introspection douloureuse mais heureusement une touche d’humour intervient et rappelle tout le coté iconique du personnage. S’il reste aussi longtemps dans nos esprits, c’est parce que 007 est irréel, au delà de toute morale, de toute contrainte et de toute réalité. Tout glisse sur ce personnage, obligé d’affronter son double ricanant, joué par un Christoph Waltz en roue libre.

Bond ne dévie pas de sa mission même si la deuxième partie du film déçoit: il dézingue des malfrats puis se met au lit avec de jolies nanas (ici Monica Bellucci et Léa Seydoux). dans des décors exotiques et des costumes bien taillés. Il reste un panneau publicitaire très élégant. Il conduit de belles voitures et apprécie les gadgets. Le film de Mendes regarde clairement dans le rétroviseur et jouerait la carte vintage, très à la mode ces derniers temps. En tout cas, c’est ce que dit clairement la toute dernière scène du film: c’est dans les vieux pots…

Avec Daniel Craig, Lea Seydoux, Christoph Waltz et Monica Bellucci – Sony Pictures – 11 novembre 2015 – 2h30

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