Rocky est une fois de plus de retour. Est ce bien raisonnable? Il sucre les fraises dans son restaurant. Jusqu’à ce qu’il rencontre le fils de son meilleur ennemi, Apollo Creed ! Devinez ce que veut faire ce jeune homme : boxer comme papa !
Rocky ne peut plus boxer. Trop usé par le temps et sa douloureuse expérience de la vie. Le film est évidemment le miroir de la carrière de Stallone. Dans les années 70, il grimpe au sommet avec les deux premiers. Les années 80 sont celles du triomphe américain pour lui et son personnage. Puis c’est la déroute artistique.
Son Rocky Balboa de 2006 remettait l’acteur réalisateur en selle. Iconique, il joue avec son double et comme un Clint Eastwood vieillissant, il interprète enfin un homme au crépuscule de sa vie. C’est troublant lorsqu’on connaît le bonhomme, adepte des rôles musclés, à plus de 60 balais, image du héros éternel!
Alors notre acteur/boxeur préféré va se consacrer à l’entraînement de Adonis Creed. Face à l’argent, la gloire et le bling bling, la boxe est un art de vivre. Il va lui enseigner les valeurs, qui sont celles de l’Amérique populaire, toujours aussi bien rendu par la ville de Philadelphie. C’est ce qu’il y a de beau dans ce septième volet des aventures de Rocky. La ville est le portrait juste des couches populaires, qui rêvent des grands mythes américains.
Le réalisateur Ryan Coogler filmait déjà assez bien la ville dans son précédent drame, l’inégal Fruitvale Station, sur une bavure policière. Il sait filmer le bitume et il y trouve une certaine poésie qui va très bien avec la mélancolie du personnage principal.
C’est ce qu’on aimera dans ce nouvel épisode. Tout comme le petit jeune, Michael B. Jordan, découvert dans l’excellente série sportive,Friday Nights Lights. Coogler propose même de jolis combats, ambitieux en terme de réalisation. Il y a donc de jolies surprises dans ce Creed et pas mal de moments touchants, sur la filiation et l’héritage.
A coté de ça, il y a aussi de grosses ficelles et de scènes tire larmes. Il y a deux ou trois passages bien lourdauds et une amourette totalement facultative. Ce n’est pas grave : héros de la culture populaire depuis plus de quarante ans, Rocky Balboa finit toujours par nous avoir avec ses maladresses qui font le charme et la limite des films, pas très finauds mais sympatoches comme tout.
Avec Michael B.Jordan, Sylvester Stallone, Tessa Thompson et Andre Ward – Warner Bros – 13 janvier 2016 – 2h13