Fin de l’hiver, début du printemps. Les soirées se rallongent et on vous propose de vous oxygéner! Les polars urbains se multiplient dans les années 80. Ce bon vieux Sidney Poitier préfère le grand air. Tant mieux!
Avec le succès de L’arme fatale ou les bons vieux films réac de Chuck Norris ou Charles Bronson, la ville fait peur et recèle de nombreux dangers qu’il faut éradiquer. Le noble et vieillissant Sidney Poitier ne voulait pas faire comme les autres. Il décide de déplacer l’action à la montagne.
Pour voler des diamants, un voleur un peu serial killer provoque les autorités et les morts violentes sous les yeux de l’agent du FBI, Warren Stantin (Sideny Poitier). Le tueur s’échappe dans les montagnes et se cache parmi des randonneurs.
L’agent doit alors se faufiler dans les forêts pour rattraper le tueur. Il est accompagné d’un guide expérimenté, Jonathan Cox (Tom Berenger sanguin), petit ami de la guide (Kristie Alley et ses grands yeux) qui a parmi ses clients, un méchant plus que vicieux.
Juste avant Le silence des agneaux, le film de Roger Spottiswoode annonce le règne des psychopathes bien énervés et adeptes de rituels étranges. Le voleur de banques révèle donc un homme aussi cruel qu’un membre du jury de Masterchef!
Il cuisine méchamment les pauvres touristes. Il malmène l’agent Stantin, perdu dans les montagnes, obligé de laisser sa place de héros au bondissant Cox. Le film peut être vu comme le chant du cygne de l’acteur noir américain le plus célèbre du cinéma au genre.
Il participe tout de même à un thriller physique et aéré. Cela commence comme un polar classique puis on glisse vers le whodunit habile puis on vire vers le film d’aventures avant de replonger dans l’enfer de la ville et de sa violence.
Le film n’est pas une évocation sur l’état de Nature. C’est un concentré d’action parfaitement mené par Roger Spottiswoode (Demain ne meurt jamais, un des meilleurs James Bond). Pas de temps mort. Des personnages taillés à la serpe. Un coté rugueux assumé.
Classique, Randonnée pour un tueur (on préfère l’efficace titre en anglais Shoot to kill) n’est pas un chef d’oeuvre. Non dénué de défauts, ce drôle de thriller est une bouffée d’air. Il nous fait oublier en tout cas Chuck Norris et Charles Bronson!
Phrase culte: Everybody else up here acts like they’ve never seen a black man before. Why should the bear be different?