« Il faut sauver Hitler ». Vous avez bien lu le titre des nouvelles aventures de Kaplan & Masson.A la lecture de ce titre provocateur, vous êtes obligés de jeter au moins un oeil furtif à cette deuxième aventure de Kaplan et Masson imaginée par Jean-Christophe Thibert. Et là, vous êtes pris par ce récit « ligne claire » qui vous maintient en haleine jusqu’à la dernière image.
C’est sûr maintenant, avec Kaplan et Masson, on possède les dignes descendants de Blake et Mortimer! Je dois dire qu’à l’issue du premier tome, la partie n’était pas gagnée. En effet, quand en 2009 sort ‘La théorie du chaos’, on ne sait pas trop ce que l’on a entre les mains. Le dessin est proche de celui de Berthet. C’est à dire un graphisme d’une bonne tenue, fin et élégant, mais pas beaucoup plus. Et le scénario de Didier Convard à qui l’on doit pourtant quelques morceaux d’anthologie depuis plus de 30 ans maintenant est assez convenu. En effet, un groupe de savants dans les années 60 qui se font assassiner les uns après les autres au motif qu’ils ont travaillé de près ou de loin à la création de la bombe atomique, on a vu plus original.
Alors dans ce premier album, ce qui donne du goût, ce sont les 2 héros. L’un, grand blond, beau gosse et tombeur est un scientifique. J’ai nommé Nathan Masson. L’autre, brun, à la fine moustache bien datée est Etienne Kaplan, colonel des services secrets français. Comme dans le binôme british on retrouve un scientifique et un militaire. Ici, le scientifique est le plus aventurier. Le militaire est une sorte de OSS 117 version Dujardin en moins réac et moins abruti quand même.
Ces 2 héros, s’ils paraissaient prometteurs, auraient tout aussi pu être oubliés s’il n’y avait pas eu, voilà quelques jours la sortie de l’excellent ‘Il faut sauver Hitler ». Voilà nos 2 héros, accompagnés d’une galerie de seconds rôles dont la très sexy Mlle Valmont (secrétaire de Masson) et le très honorable Watabé (ami scientifique japonais de Masson), sans compter les auxiliaires de Kaplan, partis en Italie pour exfiltrer un faux Hitler.
Ouf, voilà les soupçons dissipés…Il s’agit d’un leurre mis en place par les services secrets français pour mettre à jour les réseaux nazis encore existant en ce début des années 60.
Je passe sur les multiples rebondissements qui font le sel de cet album, ainsi que le second degré permanent et m’attarde un peu sur le dessin de Thibert qui outre les qualités décrites plus haut n’a fait que gagner en puissance et mouvement depuis le précédent tome. Côté scénario, Convard a laché l’affaire laissant seul Thibert aux commandes. Et ce dernier s’en tire plutôt bien! L’album a la tenue et l’esprit des « Ailes de plomb » BD d’espionnage qui se situait à la même période. Vu la tournure prise par ce deuxième album, on n’espère qu’une chose que le délire aille en augmentant!
Longue vie à Kaplan et Masson!
48 pages – Glénat