Poésie et musique aussi engagée qu’enchantée. Le tout, allongé. Un plaisir intense !
A la Maison de la poésie, on n’est pas au bout de ses surprises. Ce dimanche, petits et grands prennent place sur la scène. Devant les instruments, chacun est invité à s’allonger. Oreiller sous la tête, les visages se détendent, les corps s’étirent, les esprits se prélassent.
Entre un univers à la Léonard Cohen, des contes créés la veille où l’on croise des loutres, des scarabées et des attachés case, on part loin. Très loin.
Dans l’esprit des colibris, la sieste invite à ralentir le rythme, à renouer avec la terre, avec ses sens. On retrouve l’intériorité militante du film documentaire En quête de sens. Marc de la Médadière au micro nous transporte dans une histoire pour reprendre confiance en soi.
Dans l’obscurité, les sens sont chamboulés. D’où provient ce son si étrange ? D’une bouche ? D’un instrument de musique ? Nul ne sait, les yeux fermés. La guitare de Seb Martel et le violoncelle de Maëva Le Berre apaisent. Les voix elles-mêmes sont un instrument d’où sortent des mots chantants. Dans une langue simple et élégante : « Le soleil et la lune : Deux astres amoureux se tournant autour depuis si longtemps », l’oreille savoure de douces mélodies.
C’est Bastien Lallemant qui est à l’origine de ce réjouissant concept : inviter des spectateurs à s’allonger dans une salle de spectacle faiblement éclairée (coussins fournis !), réunir une poignée de musiciens et d’écrivains et, sans micro ni amplification, offrir un concert tout acoustique.
Bastien Lallemant revient cette fois-ci à la Maison de la Poésie pour des siestes « spécial Colibris», mouvement créé en 2007 sous l’impulsion de Pierre Rabhi pour la construction d’une société écologique et humaine.
Une expérience d’écoute inédite pendant laquelle certains se sont endormis, tous se sont sentis vivants. Bravo. A quand la prochaine ?