Puggy continue de composer sa petite musique légère et entêtante. Appuyant fort sur son coté pop, ils finissent par se perdre un peu mais restent fidèles à eux mêmes!
Un Suédois, un Français et un Anglais se rencontrent en Belgique et enthousiasment pas mal de monde avec des refrains qui viennent se scotcher immédiatement dans votre mémoires. Ils possèdent déjà une belle collection de chansons d’une redoutable efficacité. Puggy fait de la pop depuis dix ans et leurs trois premiers disques sont de vraies réussites qu’il faut aussi découvrir sur scène!
Ziggy, Romain et Matthew conservent une fraîcheur qui commence à s’émousser sur ce quatrième essai, tentative d’une pop plus contemporaine. Il y a donc des bidouillages de voix et un mixage contemporain. C’est beaucoup plus sophistiqué que les précédents disques. On a même du mal à les reconnaître. Mais on veut bien comprendre qu’ils tentent après dix années d’existence, autre chose, toujours à la recherche de la chanson pop parfaite!
Au milieu du disque, les nouvelles nuances de leur musique virent à la transparence. C’est un peu mou et inhabituel chez le trio européen. A trop vouloir coller à leur époque, le groupe sacrifie un peu de son identité en se faisant aidé par le producteur anglais, David Kosten, complice de Bat for Lashes, adepte de l’electro.
Mais il ne faut pas bouder son plaisir. On reconnaît aussi le style du groupe, vif et percutant. Il y a encore des choses simples et sautillantes, qui lavent la tête et la secouent en même temps. Ils tentent des exercices plus périlleux (l’étonnant Territory) et des singles sucrés (Soul, Feel so low). Les musiciens maintiennent leur douce osmose qui s’entend même sur leurs titres. Puggy conserve son capital sympathie.
Mais sa volonté de multiplier les couleurs brouille un peu les pistes. Cette prise de risque est normale. Elle est un peu décevante. On ne va leur reprocher cette ouverture d’esprit! Loin de là: ils sont la preuve que l’Europe peut avoir du bon. En ces temps de repli, Puggy serait presque un beau symbole!
Mercury – 2016